Dakar, 23 sept (APS) – Les pays africains doivent faire preuve de solidarité et travailler davantage à valoriser les inventions et innovations des chercheurs du continent, a plaidé le virologue sénégalais Souleymane Mboup, lundi, à Dakar.

‘’L’Afrique se doit de se solidariser, de se positionner pour valoriser nos inventions et nos innovations, celles de nos chercheurs et de nos inventeurs’’, a déclaré M. Mboup.

Il prenait part aux 19ᵉ Journées scientifiques de la Fédération des étudiants en sciences pharmaceutiques de l’Afrique de l’Ouest.

‘’La souveraineté pharmaceutique dans l’espace ouest-africain’’ est le thème de cette rencontre.

‘’En pratique, il s’agit d’opérer un changement de comportement et d’attitude pour une meilleure prise en charge des responsabilités et, surtout, une mutualisation de nos moyens’’, a expliqué le virologue, directeur de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation.

Le professeur Souleymane Mboup estime que ‘’les dirigeants africains doivent prendre conscience de l’importance scientifique et économique, de l’importance tout court de la santé publique, que peut apporter cette recherche’’.

Il propose que l’accent soit mis sur la recherche et l’innovation en vue du développement d’une industrie capable de conduire le continent à la souveraineté pharmaceutique. 

En bonnet (bleu), le professeur Souleymane Mboup 

‘’Il faudra que l’indice pharmaceutique soit un élément important de ce processus, pour qu’on puisse fabriquer des médicaments et des vaccins qui permettent de sauver des vies, de prolonger la vie des individus et, surtout, d’améliorer les résultats en matière de santé personnelle et publique’’, a ajouté le chercheur.

‘’Il faut éviter d’être toujours dépendant des découvertes faites ailleurs. Il faut qu’on arrive nous-mêmes à temporaliser la recherche pour apporter notre contribution à cette souveraineté pharmaceutique”, a-t-il insisté.

L’Afrique doit soutenir fortement la recherche et l’innovation ‘’en protégeant nos chercheurs par des moyens adéquats et suffisants, en les aidant dans leurs travaux, tout en contribuant à la vulgarisation des résultats de cette recherche’’, a préconisé Souleymane Mboup.

‘’J’insiste beaucoup, encore une fois, sur le mot réalité’’, a-t-il dit, soulignant que ‘’toutes ces stratégies mises en œuvre pour relever les déficits sanitaires du continent ne pourront se faire que quand l’expertise’’, ‘’les solutions locales’’ et ‘’les solutions endogènes seront publiées’’.

Alioune Diouf, le directeur de l’Agence de réglementation pharmaceutique

Pour ce faire, ‘’il nous faudra des stratégies africaines qui soient globales, qui soient inclusives, mais qui soient surtout complexes’’, a poursuivi le directeur de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation.

Selon le directeur de l’Agence de réglementation pharmaceutique, Alioune Diouf, la régulation serait un apport considérable permettant d’encadrer les ressources de l’industrie locale forte dans le secteur pharmaceutique, ‘’assez vite’’.

‘’Nous devrons également renforcer les partenariats entre les secteurs publics, privés, favoriser l’innovation technologique et promouvoir une meilleure coopération régionale’’, a suggéré M. Diouf en prenant part aux Journées scientifiques de la Fédération des étudiants en sciences pharmaceutiques de l’Afrique de l’Ouest.

Il juge ‘’cruciale’’ l’intégration d’organisations telles que l’Union européenne, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et l’Union africaine dans la démarche visant à créer ‘’un cadre propice à l’émergence d’une industrie pharmaceutique forte et compétitive’’.

NSS/BK/ESF

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