Dakar, 23 fév (APS) – Les quotidiens reviennent largement, vendredi, sur l’entretien accordé la veille par le chef de l’Etat à plusieurs médias sénégalais, un face-à-face très attendu au cours duquel Macky Sall s’est exprimé sur plusieurs sujets relatifs à la situation politique du pays résultant principalement du report de la présidentielle initialement prévue le 25 février. 

“Cette sortie était très attendue depuis sa décision de repousser l’élection présidentielle du 25 février”, indique le quotidien L’Observateur, selon lequel “Macky Sall a fait d’importantes précisions sur la fin de son mandat, la nouvelle date de l’élection présidentielle et les conditions de la concertation nationale qui démarre ce lundi”.

“Le président [de la République] rassure le pays”, titre Le Soleil à ce sujet, illustrant sa Une d’une photo montrant Macky Sall visiblement détendu. “A partir de lundi, il entamera un dialogue national porteur de larges concertations pour trouver une date consensuelle de tenue de la présidentielle”, confirme le journal en évoquant les déclarations du chef de l’Etat.

Le Conseil constitutionnel, dans une décision rendue publique le jeudi 15 février 2024, a annulé le décret par lequel le chef de l’Etat a renoncé à la convocation des électeurs pour l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février.

La haute juridiction a, dans le même temps, jugé “contraire à la Constitution”, une loi récemment adoptée par l’Assemblée nationale portant sur le report au 15 décembre du scrutin du 25 février.

Sur fond de soupçons de corruption de juges du Conseil constitutionnel, le président avait justifié le report de la convocation des électeurs le 25 février par des divergences sur le processus préélectoral qui laissaient, selon lui, craindre des contestations post-électorales.

Macky Sall “dans le clair-obscur”

Les juges du Conseil constitutionnel, en invalidant le report de la présidentielle, avaient demandé aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour la tenue du scrutin “dans les meilleurs délais” possibles.

L’entretien du président Macky Sall avec les médias étaient donc attendu autour de cette question. Walfquotidien estime qu’il reste “toujours dans la dilatoire”. “Attendu […] sur la date précise de la tenue de l’élection présidentielle”, le président de la République […] verse dans le clair-obscur […]”, écrit ce journal.

Il annonce par exemple le démarrage de concertations, lundi 26 février, “un dialogue forcé pour ne pas organiser l’élection”, estime Walfquotidien. Enquête précise que la date de l’élection, un éventuel intérim après la fin de son mandat, le 2 avril, ainsi que la liste des candidats sont les sujets au menu de ce dialogue.

Le chef de l’Etat est revenu, au cours de cet entretien, “sur les questions brûlantes de l’heure. Si certaines ont trouvé des réponses claires, nettes et précises, d’autres n’ont pu trouver que quelques débuts de réponse”, ajoute le quotidien Enquête.

Il a par exemple tranché, selon Vox Populi, la question de la fin de son mandat, en assurant : “Le 2 avril 2024, je vais quitter mes fonctions, ma mission se termine à la tête du Sénégal”.

Le journal Le Quotidien rebondit sur cette assurance donnée par Macky Sall, non sans relever qu’il “laisse le dialogue décider de la date de l’élection et du nombre de candidats”.

“Saut vers l’inconnu !”

“La date du scrutin suspendue au dialogue de Macky [Sall]”, souligne Tribune à sa Une. “Macky entretient le flou”, renchérit Bès Bi Le jour, Kritik’ résumant la question en affichant : “Ni date, ni délai !”

Le point de vue du quotidien L’info est que le président Sall “souffle le chaud et le froid”. Le chroniqueur du journal note que le chef de l’Etat “maîtrise à merveille l’art de maintenir le suspense, souffler le chaud et le froid, jouer à se faire peur et à faire peur à ses concitoyens”.

“Après avoir érigé le dilatoire en mode de gestion machiavélique […], il a finalement rejoint ce train de l’Histoire qui roule actuellement à la vitesse grand V”, écrit le chroniqueur de l’Info, qui semble plutôt rassuré par la sortie du président Sall.

Le point de Sud quotidien est tout autre, qui affiche “Saut vers l’inconnu !”.

Selon l’As, l’actuel locataire du palais de la République considère qu’il “appartiendra aux parties prenantes du dialogue de trouver un consensus pour déterminer ce qui se passera au-delà du 2 avril si un nouveau président n’est pas élu avant cette date”.

“A défaut de quoi”, poursuit le journal, “il reviendra au Conseil constitutionnel de statuer sur la question”, le Sénégal ne pouvant ‘’pas rester sans président de la République”.

Plusieurs titres, dont Le Quotidien, signalent par ailleurs que le président a remis sur la table la question de l’amnistie pour effacer des infractions liées aux troubles politiques de ces derniers mois au Sénégal.

“Si nous devons passer par une loi d’amnistie, nous prendrons nos responsabilités”, a-t-il dit dans des propos relayés par Enquête.

BK/FKS

  

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