De l’envoyé spécial de l’APS: Amadou Samba Gaye

Rabat, 18 déc (APS) – Les démarches didactiques et pédagogiques des « serigne daara » (maîtres coraniques) sénégalais doivent « être étudiées, valorisées, capitalisées et vulgarisées », estime le chef laboratoire  d’islamologie de l’Institut fondamental d’Afrique noire de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar(IFAN-CAD), Djim Dramé.

De cette manière, les méthodes d’enseignement appliquées dans les écoles coraniques traditionnelles au Sénégal pourraient servir de « modèle et de références dans le domaine de l’enseignement-apprentissage », a précisé l’universitaire sénégalais.

Il intervenait lors d’un colloque scientifique intitulé « Les pionniers de la culture arabo-islamique au Sénégal », organisé par l’Académie du Royaume du Maroc et l’ambassade du Sénégal dans ce pays, ce lundi à Rabat, à l’occasion de la Journée internationale de la langue arabe.

Djim Dramé se fonde sur le fait que « les démarches didactiques et pédagogiques » des « serigne daara » sénégalais « leur permettent de donner un enseignement de qualité », ce qui le conduit à recommander qu’elles servent de « modèle et de références » dans l’enseignement-apprentissage au Sénégal.

Selon le chef du laboratoire  d’islamologie de l’IFAN-CAD, ces démarches et méthodes « démontrent la contribution des langues nationales aux processus d’enseignement pour faciliter la compréhension. C’est une approche originale qui met en évidence l’intelligence et le niveau de créativité des enseignants qui sont des techniciens et des didacticiens de haute qualité », a-t-il dit.

Il estime également que « c’est dans la méthode de mémorisation qu’interviennent l’expérience, la capacité et les compétences pédagogiques et didactiques du maître coranique », étant entendu que « la durée d’apprentissage en vue de mémoriser le Livre de Dieu repose sur la bonne mémoire, la capacité d’assimilation du talibé (élève de l’école coranique), les efforts fournis ainsi que l’efficacité de la méthode pratiquée par le serigne daara ».

Djim Dramé relève que « les marabouts enseignants du Sénégal appliquent des techniques d’enseignement, des méthodes pédagogiques et outils didactiques efficaces qui donnent des résultats probants ». Ils s’appuient, pour cela, sur « nos langues nationales, selon les réalités socio-culturelles, linguistiques et l’environnement des contrées et des enseignés ».

« Ces méthodes propres aux daaras (école arabo-islamique traditionnelle) du Sénégal, sont purement nationales et locales, conçues, réfléchies, codifiées et adaptées à nos réalités socio-culturelles et linguistiques, selon le milieu géographique pour faciliter la compréhension et la transmission des savoirs aux talibés », a-t-il poursuivi.

Les considérant comme « très originales », il note que ces méthodes « sont pratiquement identiques partout du Fouta Tooro jusqu’en Gambie, avec peu de variations ».

ASG/BK/SMD

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