Les acteurs postaux informels génèrent un chiffres d’affaires annuel de plus de 500 milliards CFA (étude)
Les acteurs postaux informels génèrent un chiffres d’affaires annuel de plus de 500 milliards CFA (étude)

SENEGAL-TELECOMMUNICATIONS-REGULATION

Dakar, 18 déc (APS) – Les acteurs postaux informels (API) génèrent un chiffre d’affaires annuel de plus de 500 milliards FCFA, un chiffre qui rend compte de l’importance de ce secteur dans l’économie nationale, apprend-on d’une enquête rendue publique jeudi à Dakar.

”L’étude nous a conduit à comprendre que c’est un secteur extrêmement important et significatif. Il y a une multitude d’opérateurs, plus de 400 mille acteurs sur le terrain avec un peu plus de 500 mille emplois”, a déclaré Amadou Diallo, consultant au cabinet SOTERCO, en charge de cette étude sur l’impact des acteurs informels sur le secteur postal au Sénégal.

“Sur le plan économique, ce secteur génère un chiffre d’affaires annuel de plus de 500 milliards FCFA”, a-t-il dit en présentant les résultats de cette enquête commanditée par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP).

Selon l’expert, ”ces quelques chiffres clés déterminent l’importance de ce secteur, ce qui justifie que cette étude soit menée en vue de fournir les informations préalables à la redéfinition des stratégies opérantes pour le secteur postal”.

M. Diallo a fait état d’un “réel besoin d’identification des acteurs et de leurs activités au niveau du secteur”.

L’enquête a été menée sur un échantillon de six régions (Dakar, Diourbel, Thiès, Kaolack, Saint-Louis et Louga) représentant 66% de la population sénégalaise.

Le cabinet a réalisé 500 enquêtes réparties entre clients, consommateurs, les acteurs postaux informels, les opérateurs formels tels que La Poste, détentrice de la concession et les opérateurs postaux privés détenteurs de licences.

L’expert renseigne que plus de 35% des unités informelles sont situées à Dakar et 95 % de ces unités-là sont en milieu urbain, “avec 92,95 % des chefs qui sont des hommes”.

Malgré leur poids économique, ces acteurs informels du secteur postal ne se sont toujours pas régularisés.

L’étude fait ressortir “une méconnaissance quasi-généralisée des réglementations en vigueur, un intérêt très fort pour une formalisation de l’activité, un manque d’information”, a déploré le consultant.

Il relève que “85% des API [acteurs postaux informels] ne connaissent pas la réglementation”, alors que “63% qui ne paient pas de taxes. Ce qui peut être une contrainte majeure dans la formalisation des acteurs”.

D’un autre côté, “95% de ces acteurs informels se disent favorables à la régularisation. Cela pourrait faciliter cette politique d’identification et de formalisation engagée par l’ARTP”, selon Amadou Diallo.

Le directeur général de l’ARTP, Dahirou Thiam, a fait part de la disponibilité de sa structure à accompagner les acteurs postaux informels dans ce processus de régularisation, au regard de leur ”poids économique est considérable”.

”Les données issues de l’enquête confirment que l’informel postal n’est pas marginal : il est un acteur clé qui doit être accompagné pour évoluer vers plus de professionnalisme et de conformité”, a-t-il fait valoir.

FD/SBS/BK