SÉNÉGAL-JUSTICE-REACTION
Dakar, 22 juil (APS) – L’Entente des travailleurs de la Justice (SYTJUST-UNTJ), se disant ouverte au dialogue pour trouver des solutions aux problèmes du secteur, demande à ses membres de ne pas donner suite aux réquisitions qui pourraient leur être adressées par leur tutelle.
Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a demandé aux chefs de juridictions et de parquets de réquisitionner les greffiers et le personnel administratif nécessaire en vue d’assurer la continuité du service public de la Justice, en lien avec les perturbations induites par une grève de plusieurs semaines des syndicats du secteur.
Ce mouvement de grève mené par le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) et l’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ) a occasionné de nombreuses perturbations dans les tribunaux.
Dans un communiqué parvenu mardi à l’APS, l’Entente des travailleurs de la Justice a demandé à ses membres de ne donner “aucune suite” aux réquisitions qui leur seraient adressées dans le cadre de l’application de la lettre circulaire du garde des Sceaux.
Le ministre de la justice, Ousmane Diagne dans une circulaire n° 0551 MJ.DSJ du 18 juillet 2025 a appelé à des réquisitions pour assurer la continuité du service public de la justice en cette période de grève des greffiers.
Elle rappelle que le recours à la réquisition de fonctionnaires ou d’agents publics en situation de grève “obéit à un régime juridique rigoureux, défini par la Constitution et les textes pertinents en matière de droit syndical”.
Or, soutiennent les syndicalistes du secteur de la justice, cette lettre circulaire ne respecte pas les “exigences légales et constitue, de ce fait, une entrave (…) à l’exercice du droit de grève, droit fondamental garanti à tout travailleur par la Constitution de la République et les traités internationaux ratifiés par le Sénégal”.
“C’est pour toutes ces raisons que l’entente dénonce toute tentative d’intimidation ou de remise en cause des droits syndicaux consacrés”, écrivent-ils, ajoutant que “toute réquisition abusive engage la responsabilité personnelle de son auteur, tant sur le plan administratif que judiciaire”.
L’Entente des travailleurs de la Justice se dit toutefois “ouverte à un dialogue sincère et constructif pour trouver des solutions pérennes aux préoccupations légitimes des travailleurs” du secteur.
CMS/BK/ASG