Dakar, 8 fév (APS) – Le report du scrutin présidentiel continue de préoccuper les quotidiens, dont la plupart soulignent dans leur édition de jeudi la volonté de dialogue et d’apaisement du chef de l’État, pendant que l’opposition crée un nouveau cadre de contestation.

Le Soleil, citant le communiqué du Conseil des ministres tenu la veille, rapporte que le président de la République “a décidé d’engager les voies et moyens de mettre en œuvre un processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation, pour préserver la paix et consolider la stabilité de la nation”.

Macky Sall a fait cette promesse, à l’occasion de la réunion hebdomadaire du gouvernement, après le vote, par l’Assemblée nationale, d’une loi constitutionnelle reportant au 15 décembre prochain la présidentielle initialement prévue le 25 février.

Le chef de l’État a, au préalable, abrogé le décret convoquant les électeurs le 25 février en invoquant une crise entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, à la suite d’accusations de corruption et de conflit d’intérêts présumés, contre deux membres de cette juridiction par le Parti démocratique sénégalais (PDS).

Pour en arriver là, le PDS a demandé et obtenu l’instauration d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions dans lesquelles les dossiers de candidature à l’élection présidentielle ont été contrôlés par le Conseil constitutionnel.

Ce processus a fini par conduire l’Assemblée nationale à reporter l’élection.

“La grave et accablante accusation de corruption supposée de magistrats [du Conseil constitutionnel] est au centre de toutes les attentions. En plus du fait qu’elle remet en cause la crédibilité du Conseil constitutionnel, cette affaire puante est l’épine dorsale de l’abrogation du décret qui avait convoqué le corps électoral pour l’élection présidentielle à date échue”, commente le journal Kritik’.

“Décrispation”

Malgré la décision de reporter l’élection, l’opposition compte faire front et continuer à faire campagne comme si de rien n’était, au risque de rendre le climat politique encore plus délétère, avec la poursuite de la contestation et son lot de tensions et d’incertitudes.

Cette situation a conduit le président sortant à saisir l’opportunité du Conseil des ministres pour une “grande séance d’explications”, selon L’Observateur. Macky Sall en a également profité pour renouveler sa confiance au Premier ministre, Amadou Ba, qui reste le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar à l’élection présidentielle, ajoute le même journal.

“Face aux critiques engendrées par sa décision d’abroger le décret convoquant le corps électoral et le report de la présidentielle au 15 décembre prochain, le président Macky Sall ne compte pas se braquer ou être dans une posture défensive ou de riposte”, écrit L’As.

Il ajoute que le chef de l’État “a […] opté pour l’apaisement” et cherche à “convaincre la classe politique et les forces vives de la nation que son appel au dialogue pour une élection libre et transparente est sincère”, alors que la colère de l’opposition ne s’atténue pas.

Cette dernière reste “vent debout contre Macky Sall”, relève le quotidien Bés Bi Le Jour, selon lequel les candidats continuent de hausser le ton et d’exiger “la poursuite du processus électoral”, tout en appelant “à une plus large mobilisation”.

Mais Macky Sall “veut la décrispation”, résume ce journal. Sauf que les candidats de l’opposition opposés au report de l’élection viennent de créer le Front des candidats à la présidentielle (FC 25), “dont l’objectif est de faire respecter le calendrier électoral”, annonce le journal Le Quotidien.

“Les candidats [de l’opposition] sonnent la charge”, note L’info, Vox Populi titrant : “Colère et mises en garde des candidats de l’opposition”.

BK/ESF

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