Le rebasing des comptes nationaux du Sénégal a entraîné une modification des agrégats macroéconomiques, selon l’ANSD
Le rebasing des comptes nationaux du Sénégal a entraîné une modification des agrégats macroéconomiques, selon l’ANSD

SENEGAL-STATISTIQUES

Dakar, 25 nov (APS) – Le changement d’année de base des comptes nationaux du Sénégal, avec le remplacement de l’année 2014 par 2021, a entraîné une modification de l’ensemble des agrégats macroéconomiques, dont le produit intérieur brut (BIP), lequel connaît désormais “une revalorisation de 13,5 %”, a indiqué, mardi, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).

“Les comptes nationaux du Sénégal sont passés en base 2021, en remplacement de celle de 2014, ce qui entraîne une modification de l’ensemble des agrégats macroéconomiques”, signale l’ANSD.

Son directeur général, Abdou Diouf, a procédé à la publication des résultats du deuxième rebasing de l’agence, le changement d’année de base des comptes nationaux, en présence de ses collaborateurs.

“Le changement d’année de base consiste à une révision des méthodologies, des nomenclatures et des sources utilisées pour la compilation des comptes nationaux, dans le but de refléter au mieux la réalité économique”, explique l’agence chargée de la statistique.

De nouvelles enquêtes et des améliorations de couverture

Le passage à la base 2021 a permis de réviser les nomenclatures des activités économiques et des produits, d’intégrer des sources de données plus actuelles, dont la consommation finale des ménages et le recensement de l’élevage, de prendre en compte les mises à jour des sources de données administratives, en particulier celles portant sur les finances publiques.

Ce changement a permis aussi d’améliorer la méthodologie d’élaboration des comptes nationaux, ce qui a impacté à la fois les agrégats économiques, tels que le PIB, la valeur ajoutée, la consommation, les échanges extérieurs, l’investissement et les indicateurs de convergence.

Ces indicateurs sont le taux de pression fiscale, le taux d’endettement, le déficit courant et le solde extérieur.

“Le rebasing a entrainé une révision à la hausse du niveau du PIB de 2021. En 2021, le PIB du Sénégal s’établit à 17 316 milliards de francs CFA, avec la nouvelle base 2021, contre 15 261 milliards avec l’ancienne base, celle de 2014, soit une revalorisation de 13,5 %”, déclare l’ANSD.

Elle affirme que la revalorisation de 2 054,7 milliards du PIB s’explique par une prise en compte de nouvelles enquêtes et des améliorations de couverture qui ont contribué à hauteur de 11,6 points.

En ce qui concerne les secteurs économiques, par exemple, le poids du secteur tertiaire en 2021 a augmenté en passant de 50,5 % à 53,4 %, comparativement aux résultats des anciens comptes nationaux, selon l’ANSD.

Elle signale que le poids des activités du primaire a été relativement stable. En revanche, le poids du secteur secondaire s’est replié, passant de 23,9 % à 22,6 %.

“Un changement de la structure de l’économie”

Le poids des taxes nettes s’est réduit en s’établissant à 8,7 % du PIB contre 10,0 % avec l’ancienne base, sous l’effet d’une réévaluation plus importante du PIB, selon l’agence chargée des statistiques.

Elle observe que la part des dépenses de consommation finale dans le PIB est passée de 81,7 % à 84,7 %, alors que celle de l’investissement a baissé. De 38,4 % auparavant, elle est tombée à 32,8 % à la suite des travaux de changement d’année de base.

En revanche, le poids des exportations nettes de biens et services s’établit à -17,5% dans la nouvelle base contre -20,1% dans l’ancienne base.

“Dans le but de fournir des indicateurs macroéconomiques permettant de mieux aider les utilisateurs à planifier et à évaluer les politiques économiques, l’ANSD a procédé au diagnostic du dispositif des comptes nationaux actuels. Cette évaluation a permis de déceler des […] améliorations nécessaires pour disposer des comptes de meilleure qualité”, explique l’agence chargée des statistiques.

Elle estime que “l’économie sénégalaise a connu, au cours de ces dernières années, des mutations entraînant un changement de la structure de l’économie”.

Par exemple, les services financiers se sont beaucoup développés et ceux des télécommunications se sont diversifiées, poursuit l’ANSD en guise de justification de cette innovation. 

En plus, certaines instances internationales préconisent que l’année de base des comptes nationaux soit changée une fois tous les dix ans au plus.

CS/HB/ESF/BK