Dakar, 5 mai (APS) – Le film ‘’Le Jeune Imam’’, consacré au passé d’un adolescent noir vivant en France avec sa mère, laquelle finit par l’envoyer dans un village malien pour parfaire son éducation, a été projeté en avant-première, vendredi, à Dakar, a constaté l’APS. ‘’Le Jeune Imam’’ est tiré d’une histoire vraie. Il relate la vie d’Ali, un adolescent qui va à la dérive. L’adolescent est envoyé dans une madrasa malienne pour parfaire son éducation. Dix ans plus tard, il revient en France, adulé par sa communauté et devient l’imam de la cité où il est domicilié. Menant avec succès sa vie religieuse, Ali décide d’aider les fidèles à accomplir le pèlerinage à La Mecque et est mis en cause dans une affaire d’arnaque. ‘’On sait que ce sont des sujets assez compliqués en France. Lorsqu’on veut parler d’islam, de religion, les gens sont crispés tout de suite’’, a dit Ladj Ly, l’un des coscénaristes du film. ‘’J’entends parler de cette affaire d’arnaque sur un pèlerinage à La Mecque, qui se passe chez moi à Montfermeil. En faisant des recherches, on se rend compte que cela arrive dans beaucoup de villes et de pays’’, révèle Ly, venu prendre part à la projection en avant-première du film, au cinéma Pathé Dakar. Le choix de ce sujet était ‘’essentiel’’ pour le coscénariste. ‘’En France, il y a 6 à 7 millions de musulmans. C’est important de parler de cet islam que l’on pratique tous les jours, sans être dans les clichés. Pas de cet islam dont on parle dans les médias en Occident, cet islam que l’on caricature’’, a-t-il expliqué. ‘’Cela a engendré en nous beaucoup de questionnements, avec un titre comme celui-ci. Et le montage financier a été très difficile’’, a révélé Kim Chapiron, le réalisateur du film. De la France où il se trouve, Chapiron a échangé avec les journalistes de la pertinence de cette production cinématographique. ‘’L’impulsion de départ était de faire ce qu’on appelle un nouveau récit, avec de nouveaux sujets. Et de faire entrer dans l’espace cinématographique français une mosquée paisible et une famille de soninké’’, a-t-il expliqué. Pour des raisons liées à l’insécurité dans la zone de préférence de l’équipe de production, le film a été tourné en France et au Sénégal, selon Kim Chapiron et Ladj Ly. ‘’En Afrique, on voulait être le plus proche du réel, avec une vraie madrasa, de vrais maîtres coraniques et de vrais élèves’’, a dit Kim Chapiron. ‘’En fin de compte, on a réussi à monter ce film et à le faire exister, avec une très belle sortie en France. Et là il traverse les frontières’’, s’est-il réjoui. MFD/ESF/ASB
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