Khouribga (Maroc), 12 mai (APS) – Le film “Annattto” de la réalisatrice marocaine Fatima Ali Boubakdy a fait l’objet d’une projection spéciale, jeudi, à la prison de la province de Khouribga (Maroc), a constaté l’envoyée spéciale de l’APS.

Cette projection s’inscrit dans le cadre de la 23e édition du Festival international de cinéma africain de Khouribga (Ficak, 6-13 mai). Elle a permis aux organisateurs de partager quelques moments d’échanges avec les prisonniers, tous en chemise blanche et pantalon noir.

D’une durée de plus de deux heures (143 minutes), le film “Annatto” traite de la question de l’identité africaine à travers une histoire d’amour qui commence au nord du Sénégal, précisément à Saint-Louis et qui se termine au Maroc.

Cette histoire, c’est celle d’Annatto, une Franco-sénégalaise noire qui épouse Adnane, un commerçant marocain pendant son séjour à Saint-Louis, au Sénégal. Un mariage de plaisir qui finit par se transformer en un véritable amour, car Adnane emmène sa femme au Maroc, selon le synopsis du film.

“Le sujet du film est beaucoup plus profond que cette histoire d’amour. J’ai essayé de traiter la question de l’identité africaine parce que, ici au Maroc et dans le Maghreb, il y a une identité un peu brouillée et on ne comprend pas pourquoi on ne se considère pas comme des Africains”, a expliqué la réalisatrice, qui prône “une Afrique unie et prospère”.

Au-delà de la question identitaire représentée par Annatto, une métisse noire, le film, dans une métaphore subtile, brosse la souffrance de l’Afrique à travers le sort réservé à cette dame qui subit tous les sévices corporels, mentaux, mais aussi à ces femmes obligées de se prostituer ou de se plier aux règles d’une autre.

Un des détenus de la prison s’est interrogé sur la présence du français dans le film. “Si je comprends bien, le film parle d’identité africaine, [il] devrait être en français parce que la plupart de nous comprennent le français, pas l’arabe”, a renchéri un autre détenu, qui invite les cinéastes à faire un film sur les détenus africains dans les prisons au Maroc.

Cette projection au profit des détenus est la quatrième du genre organisée avec la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion du Maroc.

Elle vise à faire participer les détenus à ce festival africain de Khouribga, précise un responsable de l’administration pénitentiaire.

Selon lui, ces détenus, parmi lesquels il y a quatre femmes et un bébé, sont en majorité de jeunes subsahariens venant du Sénégal, de l’Afrique du Sud, de la Tunisie, du Mali, entre autres pays.

FKS/ASG/BK

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