SENEGAL-POLITIQUE
Dakar, 27 mai (APS) – Le dialogue national devant s’ouvrir mercredi au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD) avec la participation de forces vives de la Nation, consacre la poursuite d’une tradition inscrite depuis 2016 dans le calendrier républicain.
Ce conclave va regrouper les forces vives de la Nation autour du thème de la réforme du système politique sénégalais.
Le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye a convoqué un dialogue entre les différentes acteurs politiques dans le but de “réconcilier les Sénégalais avec leurs institutions”, ce qui passe par l’implication de toutes les parties prenantes en vue de garantir ‘’le rayonnement permanent et la modernisation’’ du système démocratique sénégalais, a-t-il expliqué.
Cette concertation nationale vise la ‘’réforme du système électorale, notamment avec le remplacement proposé de la CENA, la Commission électorale nationale autonome (CENA), par une Commission électorale nationale indépendante aux pouvoirs, moyens et prérogatives renforcés.
La concertation devra également déboucher sur une ‘’rationalisation des partis politiques’’ en termes de nombre, de financement.
Les réformes envisagées devront permettre de donner un ‘’statut clair et digne’’ à l’opposition, rationaliser le calendrier électoral.
Des révisions sont attendues dans le but de déterminer la place des médias dans le processus électoral et renforcer l’indépendance de la justice électorale.
De plus, les participants vont, du 28 au 4 juin, réfléchir sur la pertinence ou non du parrainage sous la supervision de Dr Cheikh Guèye, un acteur réputé de la société civile, désigné par le président de la République.
Lors de son adresse à la Nation, le 3 avril, à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance, Bassirou Diomaye Faye avait fait part de sa conviction qu’une concertation permanente’’ est un baromètre dans une nation solide
‘’Ma conviction est que tout le monde doit participer au dialogue et pas seulement les acteurs politiques. Le pays n’est pas l’apanage des seuls politiques’’, avait déclaré le Chef de l’Etat.
Malgré cette main tendue, certaines formations politique de l’opposition telles que l’Alliance pour la République de l’ancien président de la République Macky Sall ont décidé de boycotter cette concertation nationale.
Il en est également ainsi de la République des valeurs (RV) une formation politique dont le leader, Thierno Alassane Sall, estime que les conditions d’une discussions ‘’sincère et constructive’’ ne sont pas réunies.
Cette concertation nationale est la deuxième du genre depuis l’avènement du régime de Bassirou Diomaye Faye. Lors de la première édition qu’il a présidée en tant que chef de l’Etat, le curseur avait été mis sur les réformes nécessaire à une administration efficace du système judiciaire.
Une trentaine de recommandations avaient émané du dialogue national de 2024, même si le débat sur la présence du Chef de l’Etat au sein du Conseil supérieur de la magistrature s’est depuis lors poursuivi.
‘’Il m’est revenu que des magistrats ne sont pas d’accord pour que le président de la République quitte le Conseil supérieur de la magistrature. Je tiens à préciser que je ne tiens ni à y rester ni à en sortir. Je suis neutre par rapport au Conseil supérieur de la magistrature’’, avait déclaré le président Bassirou Diomaye Faye.
Ce défaut de consensus autour de la question a amené le Chef de l’Etat à présider le 11 août 2024, le Conseil supérieur de la magistrature, la première session sous son régime. Le 16 janvier 2025, il a présidé la cérémonie solennelle de rentrée des Cours et Tribunaux à la Cour suprême.
Le Sénégal s’est, depuis les indépendances, inscrit dans une dynamique de concertation aboutissant à des consensus forts entre les acteurs politique et contribuant à chaque fois à apaiser le climat social.
Le dialogue national a été inscrit dans l’agenda républicain du Sénégal par le président Macky Sall en 2016, dédiant notamment la date du 28 mai de chaque année à l’ouverture de cette concertation nationale.
FD/AKS/ASG