SENEGAL-DEVELOPPEMENT
Dakar, 3 oct (APS) – L’avènement des pôles territoires devrait engendrer quelques réajustements des subdivisions administratives actuelles du pays, sans qu’il soit nécessaire de supprimer immédiatement les régions par exemple, a analysé l’ingénieur en aménagement du territoire Latgrand Ndiaye, qui propose la création d’une agence d’exécution de ces futures collectivités territoriales.
“Avec l’avènement des pôles territoires, il faudra nécessairement procéder à quelques réajustements des subdivisions administratives”, a dit M. Ndiaye dans un entretien à l’APS.
Les 14 régions du pays seront constituées en huit pôles territoires, selon le programme de gouvernement de Pastef, l’actuel parti au pouvoir.
Cette réforme va tenir compte des ressources naturelles disponibles et des particularités de chacune des régions à réunir en un pôle, selon les autorités.
“Ne pas complexifier la réforme”
La révision de la carte administrative du pays devient une nécessité, même si “les politiques de décentralisation et de déconcentration épousent souvent les subdivisions administratives existantes”, a signalé l’ingénieur en aménagement du territoire et expert en management des projets.
“Je ne pense pas qu’il soit nécessaire pour le moment de supprimer les régions, même si les autorités auront à gérer des enjeux d’ordre spatial qui pourraient remettre en cause leur rôle et leur pertinence”, a-t-il analysé.
Les régions doivent s’adapter à la nouvelle politique de décentralisation, qui intègre les pôles territoires, selon ce spécialiste du développement local, ancien secrétaire général du conseil départemental de Kédougou (sud-est). “C’est à ce niveau que va intervenir l’organe chargé du contrôle de légalité du pôle territoire, qui sera composé des gouverneurs des régions constitutives du pôle.”
À son avis, les pouvoirs publics doivent éviter d’alourdir le fonctionnement des pôles territoires. Pour ce faire, ils feraient mieux d’adopter “une approche progressive et pragmatique” en créant une agence d’exécution dédiée à ces futures collectivités territoriales.

“La suggestion majeure que je voudrais faire est de ne pas complexifier la réforme. Il faut […] une forte dose d’agilité, ainsi que des améliorations évolutives”, a ajouté Latgrand Ndiaye, signalant que le fait de dérouler “un paquet de réformes en même temps peut être complexe et laborieux”.
L’agence d’exécution chargée des pôles territoires dont il propose la création peut réunir le Programme national de développement local et les agences régionales de développement, selon l’ingénieur en aménagement du territoire.
“Cette agence se chargera de rationaliser les ressources, de recentrer et d’harmoniser les interventions, d’être un catalyseur de performances pour les projets des pôles, en parfaite harmonie avec les directions générales des pôles territoires”, a expliqué M. Ndiaye, ex-project manager du portefeuille de projets de la SEMAF SA, une société chargée de l’exploitation des barrages hydroélectriques de Manantali, Félou et Gouina, au sein de l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal.
“L’AGETIP (Agence d’exécution des travaux d’intérêt public), une fois réformée, devra s’occuper exclusivement des nouveaux aménagements, travaux et projets structurants des pôles, l’Agence de développement municipal se consacrer aux communes, et l’Agence de développement local se spécialiser dans la gouvernance de proximité et le renforcement des capacités”, a-t-il proposé.
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