SENEGAL-ENVIRONNEMENT-RETRO
Dakar, 29 déc (APS) – L’accélération des initiatives de reboisement massif compte parmi les initiatives les plus en vue dans le domaine de l’environnement en 2025, avec la refonte des politiques forestières et la transformation des politiques de gestion des feux de brousse, matérialisée par le lancement d’une nouvelle Stratégie nationale couvrant la période 2025-2035.
La campagne nationale de reboisement a été marquée par le lancement d’un challenge national qui a permis de planter 1 million d’arbres en 48 heures (2 et 3 août 2025).
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait procédé au lancement officiel dudit challenge à la forêt classée de Mbao (Dakar) et à la 42ᵉ édition de la Journée nationale de l’arbre, pendant que le Premier ministre Ousmane Sonko donnait le coup d’envoi officiel de la Campagne nationale de reboisement 2025, le 3 août 2025, à la forêt classée de Rao (Saint-Louis).
Le thème de cette campagne 2025 portait sur “Reboisement, souveraineté alimentaire et Développement territorial durable”. Le manguier et le baobab ont été choisis comme arbres parrains, symboles d’une alliance entre protection de l’environnement et ressources alimentaires.
Cette édition a mobilisé la population et les services régionaux des eaux et forêts à travers le pays.
Selon les services régionaux des eaux et forêts, la moitié des 13 millions de plants prévus pour cette campagne de reboisement avaient été produits dès fin juillet 2025.
À titre d’exemple, la région de Kolda (sud) visait 750 000 plants, celle de Diourbel (centre) (centre) 500.000 plants, contre Kaffrine (centre), un million de plants.
Les régions de Louga (nord-ouest) et Tambacounda (est) visaient respectivement 1,2 million et plus d’un million de plants.
La campagne 2025 a parallèlement initié une Caravane écologique nationale pour l’éducation environnementale et la formation des populations.
Organisée pour la première fois par le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, elle a sillonné tout le pays, pour mobiliser les citoyens autour de la protection du patrimoine naturel et de la restauration des écosystèmes.
En 2025, sur un potentiel de 9.380.000 plants produits à travers le pays, environ 4.212.995 arbres ont été effectivement plantés, avec un taux de survie moyen de 68 % à 70 % au niveau national.
Le Sénégal compte 1.400 pépinières répertoriées en matière de production de plants dont 1.192 pépinières forestières, privées, villageoises et scolaires actives, soit un taux d’activité d’environ 85 %.
La refonte des politiques forestières
En dehors de la transformation des activités de reboisement, le Sénégal a également engagé, en 2025, une refonte structurelle de sa politique forestière sous l’impulsion du Président Bassirou Diomaye Faye.
Cette dynamique s’inscrit dans la “Vision Sénégal 2050” et table sur une gestion plus souveraine et durable des ressources forestières.
En avril 2025, le Sénégal a lancé sa Stratégie nationale des combustibles de cuisson propre et des biocarburants 2025-2035.
Cette initiative vise à transformer durablement le secteur de l’énergie domestique en réduisant la pression sur les ressources forestières et en améliorant la santé publique.
Son objectif est d’assurer un accès total à des solutions de cuisson propre, incluant le gaz de pétrole liquéfié (GPL), le biogaz, les cuisinières électriques et les foyers améliorés.
La mise en œuvre de ce programme bénéficiant du soutien de partenaires internationaux, notamment l’agence allemande de coopération internationale (GIZ), va nécessiter 73 milliards de FCFA.
Pour la préservation des forêts, le Sénégal s’est aussi doté d’une Stratégie nationale de gestion des feux de brousse (SNGFB) 2025-2035, un changement d’approche par lequel le pays passe d’une simple lutte réactive à une gestion durable et inclusive des feux.
L’objectif central de cette stratégie est de favoriser une meilleure gestion des feux de brousse en comprenant leurs causes et conséquences, et en impliquant l’ensemble des acteurs concernés.
Le but est d’assurer une gestion durable des forêts et des ressources naturelles et de renforcer la lutte contre les incendies par des mesures préventives et techniques.
Elle a été élaborée par la Direction des eaux, forêts, chasses et conservation des sols (DEFCS) avec l’appui de la coopération allemande (GIZ).
11 536 hectares de forêts perdus en moyenne par an
Pendant ce temps, les réserves forestières du pays n’ont cessé de reculer, en raison de la coupe illicite de bois, des feux de brousse et du manque de moyens logistiques des services forestiers des régions pour juguler ces fléaux.
Le Sénégal perd chaque année en moyenne 11 536 hectares de forêts, en raison notamment de l’expansion agricole incontrôlée et d’autres facteurs, avait indiqué, à Rao, dans la région de Saint-Louis (nord), le Premier ministre, Ousmane Sonko.
Le chef du gouvernement intervenait à l’occasion du lancement officiel de la 42e édition de la Journée nationale de l’arbre organisée dans la forêt classée de Rao, le 3 août 2025.
M. Sonko avait ajouté que les statistiques de la Direction des eaux et forêts, relatives à la campagne de gestion des feux de brousse 2024-2025, “font état de 1.232.889 hectares de terres forestières et pastorales touchées par les feux de brousse”.
Contre ces feux de brousse, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Abdourahmane Diouf, a alerté sur un manque critique de moyens de lutte contre les feux de brousse, lors de la plénière de l’Assemblée nationale portant sur l’examen du budget de son département pour l’exercice 2026.
Il a estimé que les besoins pour une couverture efficace de la lutte contre les feux de brousse par les agents des eaux et forêts, s’élèvent à 202 unités équipées de citernes d’eau.
Face à ce déficit logistique, des actions locales de redynamisation des comités villageois de lutte contre les feux de brousse, l’ouverture de pare-feu et la sensibilisation via les radios communautaires sont encouragées pour impliquer davantage les éleveurs et agriculteurs.
Le budget du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique a connu une hausse significative, passant de 49,7 milliards FCFA en 2025 à plus de 117 milliards FCFA pour le prochain exercice.
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