La revitalisation de la vallée du Sine préconisée pour une meilleure prévention des inondations
La revitalisation de la vallée du Sine préconisée pour une meilleure prévention des inondations

SENEGAL-SOCIETE-AMENAGEMENT

Dakar, 1ᵉʳ juil (APS) – Le directeur de la prévention et de la gestion des inondations, Madické Cissé, a préconisé, mardi, la revitalisation de la vallée morte du Sine, en vue d’une gestion durable des inondations dans la cité religieuse de Touba (centre).

Cette perspective devrait également permettre le déguerpissement des populations riveraines de la bande d’Aouzou à Kaolack, a-t-il indiqué dans un entretien avec l’APS.

“À Touba, notre stratégie durable de lutte contre les inondations, c’est de revitaliser la vallée du Sine”, a déclaré le directeur de la prévention et de la gestion des inondations.

“La cartographie des zones inondables du pays nous a montré que les eaux pluviales quittent Touba, ruissèlent vers Diourbel, Kaolack et Fatick où elles se jettent dans la vallée du Sine”, a-t-il expliqué.

Madické Cissé a reconnu que l’option des bassins de stockage, privilégiée ces dernières années, a montré ses limites en termes de calibrage et de dimension.

“C’est une option, certes, mais le mieux, c’est d’aller vers la mise en place d’un système d’évacuation naturelle des eaux pluviales de manière gravitaire de Touba vers la vallée du Sine”, a-t-il réitéré, précisant que cette approche repose sur des solutions “fondées sur la nature”.

Il a relevé que la cité de Touba compte onze bassins versants qui se déversent naturellement dans la vallée du Sine, un réseau hydrographique naturel.

Toutefois, à court terme, il est nécessaire d’apporter des améliorations aux bassins réalisés, notamment à Keur Kab (60 ha), Darou Rahmane, Pofdy, Keur Niang et celui de Nguélémou.

Il suggère un bassin unique d’une capacité de stockage de 70.000 mètres cubes, avec une dalle de 25 centimètres doté de trois électropompes, afin d’évacuer le maximum d’eau.

La ville de Touba dispose de onze bassins versants, mais “nous ne travaillons que sur deux ou trois bassins versants. Cela veut dire que si des quantités exceptionnelles de pluies tombent, Touba va connaitre des inondations”, a prévenu le directeur de la prévention et de la gestion des inondations.

Selon Madické Cissé, “les programmes de prévention des inondations de Touba sont loin d’être terminés, très loin même”.

Il révèle qu’une étude de drainage gravitaire des eaux pluviales de toute la ville de Touba, qui part du village de Guédé et des quartiers comme Darou Khoudoss, Darou Miname et Touba-mosquée, pour se jeter dans le canal de Keur Niang, est déjà terminée. 

“D’autres projets structurants sont en cours sur huit hectares entre la mosquée et le marché Ocass, afin d’aspirer la nappe phréatique”, a-t-il signalé.

90% des habitants de la ville de Kaffrine exposés aux risques d’inondation

Du côté de Kaffrine (centre), il a signalé l’existence d’un bassin versant de 18 km², soit sur une étendue de 2600 terrains de football.

“La ville de Kaffrine est aménagée dans des cuvettes topographiques sans exécutoire. 90% des populations de cette commune sont exposées à des risques d’inondation”, a-t-il alerté.

Il a préconisé, dans le cas de la capitale du Ndoucoumane, des solutions basées sur la nature et qui consisteraient à mettre en place un système gravitaire des eaux vers la vallée du Sine et des bassins de grandes capacités de stockage.

À Kaolack, le directeur de la prévention et de la gestion des inondations préconise le déplacement des populations habitant autour de la bande d’Aouzou, une cuvette située au cœur de la ville de Kaolack, pour pallier les risques d’inondation.

Il a rappelé que les habitants de cette zone ont été déguerpis il y a quelques années, mais sont revenus ensuite.

“Il faut les déguerpir et augmenter la capacité de l’ouvrage qui évacue les eaux de cette bande vers le bras de mer le Saloum, et faire ensuite le dragage et le reprofilage de cette bande”, a-t-il plaidé.

“Ces travaux permettront de régler une bonne partie des inondations de la ville de Kaolack. Mais impérativement, la bande d’Aouzou doit être profilée et il faut déguerpir les populations riveraines”, a-t-il insisté.

AB/HB/BK

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