SENEGAL-AFRIQUE-MEDIAS
Dakar, 1ᵉʳ juil (APS) – La régulation et l’amélioration du contenu des médias constituent “une urgence” en Afrique, compte tenu du rôle qu’ils jouent dans le processus démocratique, la vie économique et l’animation culturelle, a soutenu, mardi, à Dakar, le président du comité scientifique des Assises nationales des médias, Matar Silla.
“Que ce soit la radio, la télévision ou les réseaux sociaux, les médias sont omniprésents dans la vie quotidienne. Leur organisation, leur régulation et la qualité des contenus deviennent donc une urgence”, a-t-il déclaré.
Il intervenait, mardi, lors de la cérémonie organisée pour la publication du rapport général des Assises des médias, qui clôture deux années de réflexion sur l’avenir du secteur.
Selon Matar Silla, les médias africains ne sont plus seulement des outils d’information, de divertissement ou d’éducation. Ils constituent désormais de “puissants instruments de soft power, capables d’influencer les opinions au-delà des frontières nationales”.
Aux médias traditionnels, se sont ajoutés de nouveaux acteurs boostés par les innovations technologiques, dans un marché mondial de plus en plus compétitif, a relevé l’ancien directeur général de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS, publique).
Évoquant le contexte sénégalais, Matar Silla a rappelé que ces assises, initiées par la Coordination nationale des associations de presse (CAP) entre octobre 2022 et octobre 2024, ont permis de poser un diagnostic global du secteur, tout en proposant “des solutions concrètes aux nombreux défis” auxquels le secteur se trouve confronté.
Six commissions ont travaillé à identifier les priorités dans une approche prospective et structurante.
Le président du comité scientifique des Assises nationales des médias a également insisté sur la nécessité d’innover dans les contenus. “Une autoroute ne sert à rien s’il n’y a pas de véhicules dessus. Les contenus sont essentiels”, a-t-il relevé.
Il a appelé à la valorisation des langues nationales, donnant en exemple le pulaar, dont les 66 millions de locuteurs sur le continent attirent déjà l’intérêt d’acteurs étrangers.
“Le secteur de l’information et de la communication est transversal. Il contribue à la paix, à la justice, à l’unité nationale, mais aussi à l’influence internationale. Ce n’est pas une activité comme une autre, c’est un service public, qu’il soit rendu par des médias publics ou privés”, a-t-il insisté.
Il a cité le rôle joué par les médias pendant la pandémie de COVID-19, un exemple, selon lui, de leur “contribution vitale”.
Matar Silla a enfin lancé un appel à la “reconnaissance pleine et entière” du rôle des professionnels des médias, qui “mobilisent leurs ressources pour rendre compte de l’actualité nationale et internationale, dans une dynamique de service public au quotidien”.
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