SENEGAL-TELECOMMUNICATIONS-SOCIAL
Dakar, 5 déc (APS) – Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a réaffirmé l’ambition de l’Etat de redresser la Société nationale La Poste, une perspective qui passe par des ”mesures draconiennes” devant assurer sa viabilité.
“La solution la plus simple aurait été un plan de licenciement économique, mais ce n’est pas la voie choisie”, a-t-il déclaré à des journalistes, jeudi, à la fin de la plénière de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen du projet de budget 2026 de son ministère, doté de 85 157 322 407 FCFA en autorisations d’engagement (AE) et 81 063 116 254 FCFA en crédits de paiement (CP).
Selon Alioune Sall, l’ambition nourrie par l’Etat est de “redresser” la Société nationale La Poste, considérée comme “un patrimoine national”, mais cela passe par “des mesures draconiennes” pour assurer sa viabilité dans le futur.
“La situation de la Poste est très critique. Il y a eu une hausse des effectifs de 60 % entre 2012 et 2021, sans gain de productivité, une masse salariale qui a augmenté de 40 % alors que le chiffre d’affaires a baissé de 26 %, avec un déficit supérieur à 100 milliards de francs CFA”, a-t-il détaillé.
Dans le même temps, les capitaux propres de l’entreprise sont devenus négatifs, poussant l’État à envisager un plan de redressement rapide, a indiqué Alioune Sall.
Une réduction des effectifs est nécessaire, dit-il, avec un effectif de “plus de 4 000 agents” dont seulement 1000 suffisent selon lui à faire fonctionner l’entreprise.
“On nous taxe de vouloir licencier, alors que ce n’est pas l’ambition de l’État”, a-t-il ajouté, en précisant que le Premier ministre a demandé que toute “démarche brutale” soit évitée en vue de préserver le climat social.
Selon Alioune Sall, l’option la plus simple aurait été de déclarer l’entreprise en faillite et de repartir de zéro, une solution qui aurait coûté environ 3 milliards de francs CFA et entraîné de nombreux départs.
L’État, affirme-t-il, a plutôt privilégié un plan de départ volontaire nécessitant 30 milliards de francs CFA pour accompagner 1 500 agents.
Sur cette base, des négociations ont été menées avec les syndicats, a-t-il signalé, ajoutant que le premier schéma d’indemnisation, initialement prévu sur 60 mois, a été réduit à 36 mois après discussions, conformément aux instructions du chef de gouvernement sur la nécessité de “privilégier le dialogue”.
Les employés, a relevé le ministre, ne sont pas responsables de la situation, et le gouvernement “reste à l’écoute” des travailleurs pour accompagner le processus, a assuré le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.
Il a fait état de “malversations”, notamment à PostFinances, sans plus de détails, en soulignant que le dossier est actuellement entre les mains de la justice.
AN/BK

