SENEGAL-MONDE-CLIMAT-NEGOCIATIONS
Dakar, 11 nov (APS) – Les priorités du Sénégal, à la 30ème Conférence des nations unies sur le climat (COP 30) qui se déroule actuellement à Belém, au Brésil, portent pour l’essentiel sur la finance climatique, a-t-on appris de la direction du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts, le bras technique du ministère sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique.
Ces priorités concernent précisément le respect par les pays développés de leurs engagements de financement de l’adaptation dans les pays en voie de développement, précise la même source.
‘’Aux négociations sur le climat, à Belém, au Brésil, les priorités du Sénégal porteront sur le respect des pays développés de leurs engagements de financements climatique pour l’adaptation : fournir la totalité des 40 milliards de dollars pour la période 2020-2025’’, lit-on notamment dans un rapport de présentation de la direction du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts transmis, mardi, à l’APS.
D’après le document, Dakar les appelle également à ‘’préciser clairement (…) le plan pour atteindre le nouvel accord fixant un nouvel objectif de mobilisation de 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour les pays en développement’’.
La direction du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts estime cependant que lors des négociations des Nations unies sur le climat, le Nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) de 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour les pays pauvres pris à la COP 29 à Baku, en Azerbaïdjan, ‘’laisse d’importantes lacunes’’.
Le NCQG ‘’ne présente aucune garantie que les financements publics seront fournis à l’échelle des besoins, aucun objectif fondé sur les subventions et [note] une absence de définition claire de la confessionnalité ou de l’équivalence en dons’’, souligne le rapport.
En outre, ‘’la feuille de route Baku-Belém, présentant d’importantes lacunes, fait que la préoccupation fondamentale pour le Sénégal, ainsi que des pays en développement, reste la concrétisation du Nouvel objectif collectif quantifié (NCQG)’’, poursuit la même source.
— ‘’La finance, pilier fondamental de l’action climatique’’ —
A Belém, les principes à défendre portent sur la finance climatique, qui doit, selon le rapport, demeurer un pilier central de l’action climatique, notamment l’adaptation, l’atténuation, les pertes et dommages également appelée ‘’transition juste’’.
D’après le rapport de la NCQG, le financement climatique au profit des pays en développement doit reposer sur des subventions et des instruments non générateurs de dette, tout en renforçant les dimensions d’accès, de prévisibilité et de réactivité au genre.
D’autant plus que l’article 9.1 de l’Accord de Paris, adopté en 2015, rappelle l’obligation des pays développés de soutenir les pays en voie de développement.
En effet, il dispose que ’’les parties développées fournissent des ressources financières pour aider les parties en développement’’.
C’est d’ailleurs dans l’optique d’aider les pays en développement les plus vulnérables à faire face aux impacts néfastes des changements climatiques que le Fonds pertes et préjudices a été mis en place lors de la COP 28 à Dubaï, en 2023.
Face à ces défis, le Sénégal se mobilisera à Belém pour accroitre le financement des pertes et dommages afin de disposer d’un rapport permanent sur le paysage mondial d’une transition juste, souligne le document du NCQG.
Dakar va également s’engager à élaborer des lignes directrices volontaires pour inclure les pertes et dommages dans les Contributions déterminées au niveau national (CDN), c’est-à-dire les plans d’action climatique nationaux de chaque pays, créés dans le cadre de l’Accord de Paris.
La COP 30 de Belém, qui se tient du 6 au 21 novembre 2025, a comme thème central ‘’La protection de l’Amazonie et l’évaluation des progrès climatiques 10 ans après l’Accord de Paris’’.
Ce sommet mondial sur le climat mettra le focus sur les modalités de réévaluation des plans d’actions nationaux de lutte contre le changement climatique, la finalisation de la feuille de route de Baku-Belém sur la finance climatique et sur les modalités de mise en œuvre de l’objectif mondial sur l’adaptation.
Il est aussi l’occasion pour toutes les parties de présenter les 3èmes générations de Contributions déterminées au niveau national (CDN 3.0) afin de ne pas dépasser les 1,5°C de réchauffement du climat d’ici à 2035.
AB/ABB/MTN

