SENEGAL-ECONOMIE-ENTREPRENEURIAT
Dakar, 17 déc (APS) – Des exposantes à la 33e édition de la Foire internationale de Dakar (FIDAK) ont souligné, dans un entretien avec l’APS, l’importance du rôle de cette manifestation dans la promotion de l’entrepreneuriat et la visibilité des activités génératrices de revenus.
Elles ont dans le même temps appelé à un accompagnement renforcé des jeunes, pour qu’ils puissent se former davantage, bénéficier de plus de financement et accéder plus facilement aux stands de la FIDAK (7-31 décembre).
Un cadre tel que celui de la FIDAK, un rendez-vous économique annuel organisé par le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES), constitue une niche d’opportunités pour les jeunes, en particulier pour les artisans, selon Fama Sarr, gérante d’un complexe de couture à l’Unité 24 des Parcelles assainies, à Dakar.
“La FIDAK crée des opportunités pour les jeunes, surtout pour nous les artisans, parce que nous venons avec nos propres moyens pour créer de l’emploi, même si c’est pour une, deux ou trois personnes”, a-t-elle déclaré.
Des manifestations de cette nature “créent des emplois, des opportunités et des connaissances”, a indiqué Mme Sarr, appelant les jeunes à entreprendre plutôt que de viser uniquement un emploi salarié.
Elle demande aux jeunes de se rapprocher des Chambres de métiers et d’autres structures similaires pour se former à des métiers tels que la couture, la teinture ou la transformation, en plus de bénéficier d’un encadrement pour participer à des manifestations comme la FIDAK.
Couturière de formation, Fama Sarr propose des articles pour hommes, femmes et enfants, ainsi que des accessoires comme des sacs, éventails, colliers et tuniques, à des prix qu’elle juge abordables.
Elle appelle par ailleurs les autorités à appuyer davantage les jeunes dans l’apprentissage des métiers afin de favoriser leur autonomie, en particulier pour les femmes, à son avis très présentes et dynamiques à la FIDAK.
Amina Diouf, exposante pour la troisième année consécutive, dit avoir bénéficié de l’accompagnement de la Couveuse d’entreprise pour la promotion de l’emploi par la microentreprise (CEPEM), un dispositif de la mairie de Dakar.
“J’ai été formée, encadrée et suivie par la CEPEM, qui m’a permis d’avoir un stand pour exposer”, a-t-elle expliqué.

Elle reconnaît que la FIDAK lui a permis de nouer des contacts durables et d’élargir sa clientèle au-delà de la foire, même si elle se montre plus réservée sur l’impact direct de la manifestation en termes d’emploi.
Mme Diouf, qui a embauché un tailleur et démarré son activité sur fonds propres, souligne les difficultés liées à l’accès au financement, à la formation et à la publicité, appelant la FIDAK et les pouvoirs publics à soutenir davantage les jeunes entrepreneurs dans la promotion de leurs produits.
“Beaucoup de jeunes font des choses extraordinaires, mais on ne les connaît pas faute de moyens pour la publicité”, a-t-elle insisté.
Ramatoulaye Sèye, à la tête d’une entreprise évoluant également dans la couture – pour hommes et femmes -, dit être venue à la FIDAK pour rendre visibles ses activités, nouer des partenariats et écouler ses produits.
La FIDAK crée des opportunités dans la mesure où elle permet une meilleure visibilité des produits, note celle dont l’entreprise est également spécialisée dans la transformation des produits locaux, notamment les huiles et poudres de baobab, de bissap et de “nebeday”, en plus de la fabrication de savons médicinaux naturels à base de plantes.

Ramatoulaye Sèye relève toutefois l’insuffisance du suivi des formations qui ne sont pas toujours accessibles pour certains jeunes, a-t-elle indiqué, en plaidant pour une réduction des coûts des stands, afin de faciliter l’accès des exposants et de favoriser une participation plus large des jeunes entrepreneurs.
Dans un message commun adressé aux autorités, les exposantes interrogées par l’APS appellent à un appui accru aux jeunes en matière de formation professionnelle, de financement et de communication, afin de faire de la FIDAK un véritable levier d’insertion économique et sociale.

AN/BK/MTN

