SENEGAL-FRANCE-ESPAGNE-CULTURE
Kédougou, 21 juil (APS) – L’association française Tetraktys et l’université de Huelva, en Espagne, souhaitent mettre en place des programmes dénommés ‘’Sur la piste du caméléon’’ et ‘’Ensemble pour le pays Bassari’’, en vue de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations locales de la région de Kédougou (sud-est) par des initiatives agroécologiques et culturelles génératrices de revenus, a-t-on appris lundi de ses initiateurs.
Il s’agit également de programmes de développement rural mené par un consortium d’associations françaises et sénégalaise (Tetraktys, Aide médicale et développement, Association des minorités ethniques, Energies sans frontières et Hydraulique sans frontières), en partenariat avec l’université de Huelva, ont-ils précisé.
Ils intervenaient en marge d’une session de formation à l’intention de 30 guides touristiques et ambassadeurs sur l’itinéraire culturel ‘’la piste du caméléon et ensemble pour le pays Bassari’’, à Bandafassi, un village communautaire de la région de Kédougou.
‘’L’objectif est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations du Sénégal oriental en permettant la préservation des patrimoines et la transmission des savoirs’’, a indiqué Sarah Maupin, responsable de l’association française Tetraktys.
‘’Nous voulons réaliser les premiers aménagements, mais également de soutenir et accompagner le développement de différentes initiatives relatives aux activités agroécologiques, touristiques et culturelles et génératrices de revenus’’, a-t-elle expliqué.
Elle a affirmé que ces activités vont bénéficier directement à ‘’15 000 habitants de la région de Kédougou et indirectement à 90 000 habitants”.
“L’accès aux services de santé, d’eau et d’électricité seront renforcés sur trois pôles ressources, regroupant en un même lieu les différentes infrastructures de base et en développant une activité génératrice de revenus ici via le tourisme’’, a-t-elle ajouté.
Sarah Maupin a souligné que des programmes de formation et de sensibilisation d’acteurs clés de la population sur la connaissance et la valorisation des richesses naturelles et des patrimoines culturels matériels et immatériels sont partagés au grand public.
‘’Nous voulons assurer la mise en place d’une gestion partagée de ce territoire dans le long terme, et il est nécessaire d’améliorer et de structurer la gouvernance locale. Cela passe par le renforcement de la structuration et la professionnalisation de l’association des minorités ethniques et la mise en place des prémices d’une gouvernance de l’itinéraire culturel’’, a-t-elle fait savoir.
Elle a affirmé que le développement de l’itinéraire culturel sur ”La piste du Caméléon” représente une opportunité stratégique pour renforcer le rôle des guides en tant qu’acteurs majeurs de la valorisation du territoire dans la région de Kédougou.
‘’Ce parcours vise à générer des retombées économiques durables au bénéfice des communautés, des structures d’accueil et des professionnels du tourisme, en particulier les guides touristiques, qui seront les premiers relais de l’itinéraire auprès des visiteurs’’, a-t-elle poursuivi.
Elle a indiqué que l’itinéraire traverse le pays Bassari, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2012, en raison de ses paysages culturels exceptionnels et de la richesse de ses communautés, citant les Bassari, les Bedik, les Peulh et les Djallonké.
‘’Les personnes ressources et les guides doivent être en mesure de comprendre, contextualiser et transmettre ces patrimoines vivants avec justesse, dans le respect des sensibilités locales’’, a-t-elle ajouté.
Elle a annoncé que le programme ”Sur la piste du Caméléon”, en partenariat avec l’université de Huelva, a sensibilisé 30 guides et ambassadeurs de la Réserve naturelle communautaire de Dindéfélo (RNCD) sur le territoire et aux enjeux environnementaux.
Muriel Basile, coordonnatrice des projets de la coopération internationale de l’université de Huelva a déclaré que les programmes ”Sur la piste du Caméléon” et ”Ensemble pour le Pays Bassari” s’allient pour sensibiliser les populations aux problématiques de l’environnement et renforcer les connaissances sur la biodiversité.
‘’Les activités sont réparties selon trois axes de développement couvrant des actions de renforcement pour la déclaration du Géo parc UNESCO (panneaux, livret, recherche, guidage…) et des renforcements de capacités pour la préservation de l’environnement pour toutes les strates de la communauté, ainsi que des actions concrètes pour la protection du patrimoine naturel (feux de brousse, greffage, distribution de plantes…)’’, a-t-elle précisé.
Elle a salué le partenariat avec Tetraktys pour son nouveau projet ”Ensemble pour le Pays Bassari : Innovation et Science pour la capacitation des communautés et la conservation d’un site UNESCO au Sénégal” dont la finalité est de promouvoir un développement durable et la conservation de la nature dans ce site classé au patrimoine mondial de l’humanité.
PID/ABD/ASB/ABB