Kédougou : le service de néphrologie de l’hôpital régional limité par ses capacités (médecin)
Kédougou : le service de néphrologie de l’hôpital régional limité par ses capacités (médecin)

SENEGAL-SANTE-COLLECTIVITES

Kédougou, 4 sept (APS) – Vingt-quatre patients souffrant de maladie rénale chronique sont sous traitement au centre hospitalier régional de Kédougou (sud-est), sans compter plusieurs autres malades pris en charge “de temps en temps” en fonction de la gravité de leur état, a-t-on appris du néphrologue Modou Ndongo.

“Nous avons actuellement 24 personnes souffrant de maladies rénales chroniques qui viennent le matin” pour se faire dialyser, mais “de temps en temps, on en prend d’autres qui n’ont pas encore de place et qui, malheureusement, n’ont plus les moyens d’aller se faire soigner dans le privé”, a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS.

Selon le docteur Ndongo, le service de néphrologie du centre hospitalier régional Amath Dansokho de Kédougou a atteint le seuil de sa capacité d’accueil qui est de 11 patients qui y suivent des séances de dialyse les lundis et mardis.

”On prend également de temps en temps, après le premier branchement, un ou deux malades, en plus des patients pris en charge dans les différents services de l’hôpital et qui viennent en fonction des saisons”, a-t-il dit.

Le néphrologue déplore le manque d’espace au centre de dialyse de l’hôpital régional de Kédougou, qui a également besoin de plus de personnel qualifié pour son, service de néphrologie et d’hémodialyse.

”Si on avait un grand centre et un personnel conséquent, on pourrait commencer à faire les branchements tous les après-midis, épurer toute la liste d’attente et doubler la capacité d’accueil”, a-t-il souligné.

Selon le néphrologue, chaque malade pris en charge a besoin de plus de 4 heures de temps pour une séance de dialyse.

”Quand on a une urgence à partir de 14 heures, on peut aller jusqu’à 18 heures. Nous avons des listes d’attente qui sont très longues et nous avons commencé un mini-branchement les jeudis, pour soulager certains malades qui n’ont pas de place au niveau du centre”, a-t-il ajouté.

Le docteur Modou Ndongo est revenu sur la spécificité du traitement des maladies rénales, qui nécessite une hémodialyse ou une opération de confection de fistules artérioveineuses.

”Lorsque les reins sont malades, le patient est obligé de recourir à un traitement de suppléance disponible qui est l’hémodialyse, et on le fait soit par voie centrale ou bien par le biais d’une opération de fistule”, a fait savoir le praticien.

Il a signalé que le dernier camp de confection de fistules artérioveineuses organisé par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, en partenariat avec la Fondation du port autonome de Dakar, a permis la prise en charge de plus de seize patients hémodialysés à Kédougou.

”Lors de leur passage, plus de seize malades ont bénéficié de ces opérations de fistule. Et cela leur a permis d’éviter de faire le long voyage de Kédougou à Dakar”, régions distantes de près 740 kilomètres, pour la même opération, a-t-il indiqué.

Le néphrologue a notamment appelé à plus de vigilance concernant les manifestations de la maladie rénale, invitant les populations à se rendre à l’hôpital très tôt et à éviter l’automédication et les médicaments traditionnels.

”Souvent la maladie rénale est une complication découlant de maladies comme le diabète, l’hypertension, les infections et grossesses chez les femmes”, a-t-il précisé.

PID/ABD/SKS/SBS/BK/ABB