Dakar, 25 juil (APS) – Quelques artistes photographes, vidéastes et conteurs devant participer aux 9-èmes jeux de la francophonie en République démocratique du Congo- Kinshasa (28 juillet- 6 août) s’accordent sur le fait que ces compétitions et les échanges culturels qu’elles occasionnent constituent une aubaine pour booster leur pratique artistique.

Dans un entretien avec l’APS, ils ont tous promis des surprises au grand public des jeux avec le souhait ardent d’hisser haut le drapeau national en remportant des médailles dans leurs catégories afin de faire la fierté du Sénégal.

Le photographe El hadji Samba Diédhiou est l’un d’eux. Artiste et enseignant, cet ancien joueur de football ne se voyait pas dans le monde des arts. Inapte au football après un accident, Diédhiou comptabilise plus de dix ans de carrière dans la photographie et est fier de représenter son pays, non pas avec un maillot de football, mais plutôt avec son appareil photo.

 »J’ai commencé le foot très jeune, dès l’âge de 7 ans, j’ai été dans des écoles de foot, des clubs Sénégal et en Italie et après mon retour, j’ai eu un accident avec un ami qui a perdu la vie sur le coup. Ma blessure ne m’a pas permis de continuer, je me suis formé en multimédias où je suis sorti comme graphiste, mais c’est l’amour pour la photographie qui a pris le dessus », raconte-t-il pour édifier sur son parcours.

Ces événements malheureux n’ont pas été un handicap pour cet artiste, car il a pu trouver sa voie dans la photographie.  »Aujourd’hui, je suis toujours reconnaissant envers mes parents qui ont tant insisté pour que je retourne à l’école. Mon plus grand souhait est de gagner le prix et de le ramener au pays, tout en sachant que mon plus grand rêve était de jouer à l’équipe nationale et de porter le maillot du Sénégal, mais je me retrouve à jouer avec mon appareil et à défendre les couleurs de ma nation », dit-il en souriant.

Toutes les expériences accumulées lors d’expositions au Sénégal, en Afrique et autres part dans le monde lui ont permis d’être sélectionné.  »Je vais faire mon devoir en tant qu’artiste et sortir toute ma créativité, cette poésie qui est en moi, qui est de photographier et d’immortaliser, tout en sachant l’importance du photographe et de son sujet », relève-t-il.

Quant au vidéaste El Hadji Bamba Sène qui participe pour la première fois à ces jeux dans le but de partager son art avec le monde, va représenter le Sénégal dans la catégorie  »création numérique » avec son film intitulé  »La Renaissance du plastique » qui aborde le sujet crucial du recyclage des plastiques et de son impact sur l’environnement.

Il se fixe plusieurs objectifs dont celui consistant à utiliser cette plateforme des jeux de la francophonie pour promouvoir la diversité culturelle et linguistique du Sénégal.  »Je veux montrer que la francophonie est une source fructueuse de créativité et d’échanges. J’espère établir des partenariats avec d’autres artistes et professionnels du cinéma, afin de favoriser les collaborations artistiques au-delà des frontières’’, souligne-t-il.

Précisant que les préparatifs pour les jeux de la francophonie ont été exaltants et intenses, Bamba Sène veut s’assurer que sa création reflète ses idées et son identité.  »J’ai également bénéficié du soutien de mon équipe, qui m’a aidé à réaliser mon projet dans les meilleures conditions possibles », précise-t-il.

Il dit attendre de la francophonie la valorisation, la promotion et la reconnaissance des talents francophones à l’échelle internationale.  »Je souhaite que la Francophonie soutient activement les artistes en offrant des opportunités de visibilité, de formation et de financement. Il est essentiel de créer un environnement propice à l’épanouissement de la créativité francophone », signale-t-il.

La conteuse et comédienne Aminata Khoussa vise, elle aussi, la médaille d’or dans sa catégorie.  »J’y vais aussi en tant qu’ambassadrice de la culture sénégalaise et c’est toujours intéressant de participer à des activités culturelles de cette envergure », dit-elle, soulignant avoir pris les dispositions nécessaires pour réussir dans cette compétition.

La jeune conteuse espère que le comité international des jeux de la francophonie renforcera l’union des peuples francophones à travers la culture et le sport, malgré   »l’esprit de compétition ».  »J’ai prévu de présenter un conte extrait de mon livre de conte intitulé +Les contes de Khoussa Madior+ et mon thème tourne autour de l’innocence des enfants », indique Aminata Khoussa qui participe pour la première fois aux jeux de la francophonie.

Selon le directeur de la Francophonie, Maguèye Touré, les jeux sont « un déclencheur de carrière ». Il donne comme exemple le peintre Mbaye Babacar Diouf, médaillé d’argent aux dernier jeux de la Francophonie à Abidjan en 2017, qui depuis voit sa carrière monter avec les récompenses reçues un peu partout.

Il en est de même, cite M. Touré, de l’écrivain Mohamed Mbougar Sarr, même si, avant les jeux d’Abidjan (2017), il était connu et récompensé.

« L’écrivain Mohamed Mbougar Sarr a eu la médaille de bronze à Abidjan avec sa nouvelle intitulée +Ndënd ou tambour en langue wolof+ et depuis il y a eu d’autres prix dont le prix Goncourt qui l’a fait entrer définitivement dans l’histoire », dit M. Touré

 

AMN/FKS/ADC

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