SENEGAL-ENVIRONNEMENT-LEGISLATION
Dakar, 4 déc (APS) – Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Elhadj Abdourahmane Diouf, déplore que la loi de 2020 interdisant les plastiques au Sénégal n’est pas appliquée comme il se devrait, malgré un consensus national sur la nécessité de réduire la pollution plastique.
“Depuis 2020, le Sénégal dispose d’une loi sur les plastiques […], mais le problème est que cinq ans après, le problème des plastiques n’est pas encore réglé”, a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale, mercredi, lors de l’examen du projet de budget de son département pour l’exercice 2026.
Elhadj Abdourahmane Diouf note pourtant que sur le principe, tout le monde est d’accord sur le principe de trouver une solution à l’usage abusif du plastique au Sénégal, s’interrogeant sur les freins à une pleine application de la loi portant interdiction des plastiques à usage unique.
Il a indiqué que son récent déplacement au Rwanda, aux côtés du président de la République, lui a donné l’opportunité de pouvoir comparer les réglementations en vigueur dans les deux pays.
“La différence majeure est liée à une indiscipline collective qui nous empêche d’appliquer notre loi”, a déclaré le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique.
Elhadj Abdourahmane Diouf a souligné la nécessité de trouver un juste équilibre sur cette question, rappelant que le Sénégal compte environ 2 000 unités industrielles spécialisées dans le plastique et générant quelque 30 000 emplois.
“Un gouvernement responsable ne peut élaborer une loi et l’appliquer de façon aveugle. Il doit discuter avec les populations et comprendre les résistances au changement”, a-t-il insisté.
Il a indiqué avoir engagé depuis deux mois et demi un processus d’évaluation de la loi, confié à ses services.
“Les 15 et 16 décembre prochains, nous organiserons un atelier national d’évaluation, mais avant cela, des ‘focus groups’ ont été tenus avec différents acteurs”, a-t-il signalé.
Le ministre a mis en avant l’importance d’une collaboration renforcée avec le ministère de l’Industrie et du Commerce sur cette question, notamment pour accompagner les acteurs économiques qui craignent de disparaître en cas d’application stricte de la loi.
“Ce qui est une difficulté aujourd’hui peut devenir une opportunité si nous proposons ensemble des solutions durables”, a souligné le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique.
Élargissant la réflexion à la gestion des déchets, il s’étonne de ce que le Sénégal ne dispose toujours pas d’une industrie de transformation des déchets solides.
Il a toutefois assuré que des efforts sont en cours pour définir “une véritable stratégie” de prise en charge des déchets solides et domestiques.
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