Intelligence artificielle : un acteur de l’éducation préconise ”une appropriation positive et humanisée”
Intelligence artificielle : un acteur de l’éducation préconise ”une appropriation positive et humanisée”

SENEGAL – EDUCATION

Dakar, 10 juil. (APS) – Le directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP), Cheikh Mbow, a souligné, jeudi à Dakar, la nécessité pour les acteurs de l’éducation sénégalais de s’approprier l’intelligence artificielle de ”façon positive et humanisée”.

‘’L’IA, dans tous les cas, s’impose à nous. Donc, nous devons avoir une lecture positive et faire en sorte qu’on fasse partie des commanditaires de cette intelligence.  Nous ne devons plus être seulement des consommateurs. Il faut qu’on change de paradigme à ce niveau-là pour le bien de notre système éducatif’’ a-t-il affirmé.

Il s’exprimait en marge d’un panel interactif sur le développement durable, l’intelligence artificielle, l’éducation et la formation, axé sur le thème était : ‘’Bâtir un système d’éducation et de formation adapté au contexte de crise et aux exigences de la révolution numérique’’.

Une rencontre qui entre dans le cadre de la campagne ‘’Sama-Ekol Sama yité’’, mise en oeuvre en collaboration avec le ministère de l’Education nationale dans le cadre de sa politique dénommée Nouvelle initiative pour la transformation humaniste de l’école (NITHE)

Décrivant l’IA comme un outil destiné à accompagner et soutenir l’enseignant, et non le remplacer, il a insisté sur l’importance de ne pas la laisser nous ‘’déshumaniser’’.

‘’Nous devons faire en sorte que nos enfants continuent à pouvoir réfléchir, à pouvoir analyser, à pouvoir être dans des perspectives critiques’’ a soutenu Cheikh Mbow.

”Si nous continuons simplement à être comme des machines, ou à verser dans le copier-coller, nous n’aurons pas de créateurs’’, a-t-il averti.

Intelligence artificielle : un acteur de l'éducation préconise ''une appropriation positive et humanisée''

Se prononçant la problématique du financement du secteur éducatif, avec la baisse de l’aide publique, dont celle de l’USAID, M. Mbow a reconnu que les programmes soutenus par l’agence américaine portaient sur ‘’des questions à enjeux’’.

Il a cependant indexé la faiblesse de la part allouée aux investissements ( -5 %), malgré les efforts consentis par le Sénégal avec l’allocation de 20 % du budget à l’éducation.

‘’C’est l’investissement qui nous permet d’avoir un système éducatif performant et un environnement d’apprentissage approprié avec toutes les commodités et des enseignants en nombre. Si nous n’avons pas ça, nous ne pouvons pas nous développer’’, a-t-il fait valoir.

Il pense qu’il faudra ”puiser dans nos ressources nationales pour financer les projets éducatifs” afin de permettre à tous d’avoir accès à éducation.

‘’Nous devons avoir un autre type de citoyen, qui ait une capacité d’anticipation, une capacité de créativité, d’innovation, mais qui ait aussi des comportements écocitoyens. […] Il est essentiel que nous ayons un autre rapport avec notre environnement qui devrait privilégier l’équité et l’égalité face à une grande pauvreté, des inégalités et des injustices qu’il faut réparer’’, a-t-il lancé, en évoquant la question du développement durable.

KM/ADL/SKS/ASG