Inondations : le “Ubbi tey, Jàng tey” plombé par les eaux à Diamel et Diowguel
Inondations : le “Ubbi tey, Jàng tey” plombé par les eaux à Diamel et Diowguel

SENEGAL-EDUCATION-RENTREE

Matam, 8 oct (APS) – Le démarrage des cours ne sera pas effectif ce mercredi au collège d’enseignement moyen (CEM) et dans les deux écoles primaires de Diamel, dans la région de Matam (nord), conséquence directe des inondations et de la remontée des eaux du fleuve Sénégal.

L’école primaire de Diowguel est également concernée par cette situation au regard de laquelle les cours ne pourront démarrer dans ces établissements dès le premier jour de la rentrée scolaire, conformément au slogan “Ubbi tey, Jàng tey”.

Certains de ces établissements sont encore inondés, alors que d’autres sont occupés par des familles sinistrées, selon leurs responsables.

La campagne “Ubbi tey, Jàng tey”, lancée en 2014 par des organisations de la société civile comme la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) et le M23, vise un démarrage effectif des cours au premier jour de la rentrée scolaire, dans le but de respecter le quantum horaire.

Rencontré au quai de pêche de Matam, mardi matin, le directeur de l’école élémentaire 1 de Diamel, Mamadou Samba Bâ, était à la recherche d’une pirogue pouvant le transporter jusqu’à ce village périphérique de la commune de Matam.

Après plusieurs minutes d’attente et des appels téléphoniques passés, il finit par prendre la décision de rejoindre Diamel à moto, malgré tous les risques et les dangers.

Il arrive à l’entrée du village une dizaine de minutes plus tard, contraint de poursuivre à pied jusqu’à son école à pied.

“Après être descendu de la moto, j’ai marché 500 mètres dans les eaux pour rejoindre l’école. Dans cet établissement, les tables bancs sont éparpillés dans la cour de l’école, toutes les quatorze salles de classe sont actuellement occupées par des sinistrés, dont les maisons ont été occupées par les eaux du fleuve Sénégal”, a expliqué Mamadou Samba Bâ.

Selon lui, d’autres familles sont venues s’ajouter à celles qui étaient déjà sur place, “ce qui fait un total de sept familles qui occupent les lieux”.

M. Bâ fait savoir qu’une nouvelle famille ayant rejoint les autres dans la nuit, a été logée au niveau du poulailler de l’école encore inoccupé, faute de salle disponible.

“Toute l’équipe pédagogique était sur place lundi matin, le jour de la rentrée [des classes pour les enseignants]. Mardi, les enseignants étaient également venus, mais vers 9 heures, pour ne pas déranger les occupants. Nous avons trouvé que des jeunes dormaient encore à cette heure”, a soutenu l’enseignant.

Un constat de la situation a été dressé, selon le directeur.

En conséquence, la rentrée des élèves, prévue ce mercredi, ne pourrait pas être effective, compte tenu de la présence des familles sinistrées qui occupent toujours les établissements.

Risques sanitaires et sécuritaires pour enseignant et élèves

“Il nous sera impossible de démarrer les cours mercredi”, a fait savoir le directeur de l’école élémentaire 1 de Diamel.

A l’école élémentaire 2 également, la rentrée ne sera pas possible, car l’établissent est encore totalement inondé.

Le CEM de Diamel se trouve dans la même situation, avec des familles sinistrées occupant les neuf salles de l’établissement.

“Toutes les salles de classes sont occupées par les sinistrés, ce qui fait que malgré la présence de tout le corps professoral, le ‘Ubbi tey, Jàng tey’ ne sera qu’un slogan contrairement aux années précédentes”, a déclaré Youssoupha Diallo, le principal.

Il a signalé que l’école se trouve dans l’incapacité d’accueillir les élèves, faute de salles, même si le personnel enseignant est déjà sur place, de même que l’administration.

Il urge, pour M. Diallo, de “trouver des solutions pour que les apprenants puissent regagner les salles de cours le plus rapidement possible”.

Youssoupha Diallo estime que l’équipe municipale qui s’est rendue dimanche sur place s’inscrit dans cette dynamique.

A Diowguel, dans la commune de Oréfondé, l’école primaire est aussi inondée par des eaux de pluie et du fleuve Sénégal.

Dans une vidéo partagée par le directeur de l’établissement, Souleymane Bâ, l’on peut voir la cour de l’école inondée, sans compter que beaucoup d’herbe poussé dans l’enceinte de l’établissement.

Dans une lettre adressée aux autorités académiques, M. Ba explique les raisons pour lesquelles l’école élémentaire de Diowguel ne peut pas recevoir ses élèves.

“L’école élémentaire de Diowguel connaît actuellement de graves difficultés liées à l’envahissement des eaux du fleuve et des fortes pluies de ces derniers jours. Plusieurs salles de classe, ainsi que l’enceinte de l’école ont été envahies par les eaux, rendant les enseignements très difficiles, voire impossible”, écrit-il.

Il ajoute que cette situation “expose les élèves et le personnel enseignant à des risques sanitaires et sécuritaires importants”.

En raison de cette situation, le directeur de l’école élémentaire de Diowguel dit avoir pris des mesures provisoires, dont l’évacuation partielle des salles inondées, mais ces dispositions restent à ses yeux “insuffisantes pour garantir le bon déroulement des activités pédagogiques”.

En plus de ces quatre écoles, trois autres se trouvent dans des situations similaires, à Sylla, dans la commune de Dabia, à Thiargal et Ndouloumadji Virage, deux villages rattachés à la commune de Nabadji Civol, dans le département de Matam.

AT/HK/BK