SENEGAL-SANTE-PLAIDOYER
Dakar, 14 nov (APS) – Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ibrahima Sy, préconise plus d’audace dans l’élaboration des politiques et stratégies de santé maternelle, en se basant davantage sur des évidences et des données probantes.
“Nous, autorités, devons être beaucoup plus audacieuses en adaptant davantage nos politiques et stratégies de santé maternelle, en nous basant sur des évidences et des données probantes”, a déclaré Ibrahima Sy.
Il prenait part au 18ᵉ congrès de la Société africaine de gynécologie-obstétrique (SAGO), couplée avec le 17ᵉ Assemblée générale de l’Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens (ASGO).
“La pratique de la gynécologie-obstétrique en Afrique face aux défis mondiaux : tradition et empirisme/évidence-base médecine et réalités”, est le thème de cette rencontre qui se tient du 13 au 15 novembre.
Le ministre de la Santé a rappelé que l’hémorragie du post partum constitue la première cause de mortalité maternelle dans le monde, tandis que le cancer du col de l’utérus et celui du sein continuent d’endeuiller des milliers de familles chaque année.
Face à cette réalité, il a invité les gynécologues à l’action.
“Nous devons agir ensemble. Au-delà des débats scientifiques, ce congrès est une invitation à l’unité des chercheurs, des praticiens, des décideurs et des communautés, l’unité des générations entre nos maîtres et nos jeunes, l’unité des nations africaines autour d’un idéal commun : celui d’une Afrique en bonne santé, souveraine et debout”, a plaidé M. Sy.
Selon le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, la souveraineté sanitaire passe par la connaissance, la technologie et la coopération intra-africaine.
“Chaque vie sauvée, chaque accouchement sécurisé, chaque cancer détecté à temps est une victoire collective”, a-t-il fait valoir.
A l’en croire, “aucune politique de santé durable ne peut exister sans formation de qualité ni recherche innovante”.
Il estime que c’est dans cette perspective que ce congrès et cette assemblée générale jouent un “rôle déterminant” dans le renforcement des compétences des agents de santé en Afrique.

Le président de l’Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens (ASGO), Mamour Guèye, a pour sa part plaidé pour la multiplication des salles de soins et leur équipement, soulignant que “chaque décès évitable est un échec”.
Selon le gynécologue, les combats en gynécologie obstétrique ne se gagnent pas dans les discours, mais à travers le budget qui est consacré à la problématique.
“Si nous n’avons pas de budget, nous ne pouvons pas sauver les femmes”, a-t-il défendu.
Considérant que la formation est un “pas décisif” dans la lutte, il suggère de multiplier les innovations dans ce sens. La télémédecine, l’intelligence artificielle, l’imagerie doivent être mises au service des étudiants de la spécialité, a-t-il soutenu.
M. Guèye a invité à promouvoir les initiatives africaines, considérant que les Africains sont liés par “un même destin sanitaire” et que “le combat se gagne par la solidarité, la science et l’excellence professionnelle”.
Au Sénégal, le ratio de mortalité maternelle a chuté significativement, passant de 396 à 153 décès pour 100 000 naissances vivantes.
La mortalité néonatale a également connu une baisse importante, passant de 38 à 23 décès pour 1 000 naissances vivantes entre 1997 et 2023.
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