SENEGAL-CULTURE
Dakar, 22 oct (APS) – Le directeur du Livre et de la Lecture, Ibrahima Lô, estime que l’idée selon laquelle les jeunes ne lisent plus doit être nuancée, les centres d’intérêt de cette catégorie de la population ne correspondant pas toujours à ceux des adultes, sans compter que les modalités de la lecture ont changé.
“Je considère que les enfants lisent, tout comme les adultes. On peut dire qu’ils lisent de moins en moins. Il faut peut-être nuancer ce point de vue qui consiste à dire que les enfants ne lisent pas. Non, j’estime qu’ils lisent”, a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS.
Le directeur du Livre et de la Lecture fait observer que sur ce sujet, “on s’en prend souvent aux jeunes, [mais] on ne parle pas des adultes. On dit les jeunes ne lisent plus. Moi, je dis non”.
Il en conclut que l’assertion selon laquelle les jeunes ne lisent plus “n’est pas tout à fait vérifiable”.
Ibrahima Lô pense surtout que “les modalités de la lecture ont changé”, sans compter que les centres d’intérêt des jeunes “ne sont pas forcément ceux auxquels nous aurions pu nous entendre”.
“Sur cinq jeunes de la région de Dakar ou de n’importe quelle autre région du pays, il y en a peut-être trois au moins qui disposent de téléphones portables, de smartphones, qui peuvent être connectés sur Internet”, a-t-il dit au sujet du changement évoqué dans les modalités de la lecture.
Les enfants sont donc “dans ces outils, quasiment ils vivent avec. C’est vrai, certains s’amusent avec, mais d’autres lisent, même s’ils ne lisent pas selon les codes ou les préférences qu’on aurait pu avoir en tant qu’opérateur ou en tant que parent simplement”, insiste M. Lô.
Il estime qu’il existe un réel potentiel pour le secteur du livre et de la lecture au Sénégal, “même s’il n’y a pas de statistiques pour l’attester”.
L’UNESCO a rendu public, le 21 juin dernier, un rapport qui évalue à 18 milliards de francs CFA par année, le potentiel de l’industrie du livre sur l’ensemble du continent africain, correspondant à 5,4 % des parts du marché mondial.
Sur le rapport des jeunes à la lecture et sur l’écosystème du livre et de l’édition en général, Ibrahima Lô a révélé qu’une enquête a été commanditée sur le sujet, dans la foulée de la préparation du Forum national du livre et de la lecture (16-17 octobre), “mais les résultats factuels ne sont pas encore tout à fait disponibles”.
Un premier rapport a été déposé par l’association sénégalaise des bibliothécaires, archivistes et documentalistes, mais puisque c’est une commande, “nous sommes en train de travailler pour demander à ce que certains aspects soient ajustés”.
“Il est probable que nous ne puissions pas disposer de cela immédiatement, mais très certainement après l’organisation du Forum [national du livre et de la lecture], on reviendra sur cette enquête”, a dit M. Lô.
BK/OID
