SENEGAL-POLITIQUE-JUSTICE
Dakar, 8 mai (APS) – La résolution portant mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute Cour de justice, parmi lesquels Amadou Mansour Faye, vise, en dernière instance, à lever un obstacle juridique pour la manifestation de la vérité dans la gestion des fonds liés à la Covid-19, estime Adama Diallo, député non-inscrit de l’opposition.
“Il faut comprendre que le but ultime de cet exercice est de lever un obstacle juridique pour permettre la manifestation de la vérité dans la gestion des fonds liés à la Covid-19”, a-t-il dit lors du débat général de la plénière consacrée aux projets de résolution portant mise en accusation de cinq ministres de l’ancien régime devant la Haute Cour de justice.
Outre Amadou Mansour Faye, il s’agit de Salimata Diop, Moustapha Diop et Aïssatou Sophie Gladima, tous cités dans le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds du Covid-19. L’ancien ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall est pour sa part poursuivi pour corruption.
Selon Adama Diallo, il est de la responsabilité des députés, en tant que représentants du peuple sénégalais, de veiller à l’équilibre des pouvoirs.
La Haute cour de justice, “en tant qu’organe chargé de juger les membres du gouvernement pour des actes liés à l’exercice de leur fonction, opère dans un cadre précis distinct de celui de l’Assemblée nationale”, a-t-il souligné.
Le député non-inscrit considère que la mise en accusation d’un ministre de par l’Assemblée nationale ne doit pas être perçue comme “une intrusion ou une remise en cause de la légitimité de l’exécutif mais plutôt comme une manifestation de l’indépendance et de l’équilibre des pouvoirs”.
Il a appelé les députés à se garder de juger les faits ayant conduit à la mise en accusation des anciens ministres concernés et qui ne leur ont été que “sommairement exposés”, tout en demandant à ses collègues d’avoir à l’esprit la présomption d’innocence.
Adama Diallo a rappelé qu’en 2005, l’Assemblée nationale avait voté la mise en accusation de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, ajoutant que dans ce cas précis, le juge avait alors ordonné un non-lieu mettant ayant mis fin à la procédure.
Il a invité, dans ce sens, ses collègues à faire preuve de discernement en évitant toutes démarches pouvant fragiliser l’équilibre des pouvoirs.
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