SENEGAL-UNIVERSITES
Ziguinchor, 29 mai (APS) – Seule une centaine d’établissements privés d’enseignement supérieur opérant au Sénégal a obtenu l’habilitation à délivrer des diplômes, sur les 298 que compte le pays, a-t-on appris jeudi du professeur Massamba Diouf, secrétaire exécutif de l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (ANAQ-Sup).
“Des statistiques du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ont révélé qu’au Sénégal, il existe près de 298 établissements d’enseignement supérieur privés. Et sur ces 298 établissements, nous comptons une centaine qui disposent de l’habilitation”, a-t-il déclaré
Le professeur Massamba Diouf animait un point de presse à Ziguinchor, mercredi, dans le cadre d’une tournée nationale qu’il a entamée le 26 mai dernier.
“Il y a 14 établissements privés qui disposent de ce qu’on appelle un agrément définitif. Il existe également 86 établissements qui auraient quelques difficultés à disposer de ces habilitations”, a-t-il ajouté, avant d’assurer que le système d’enseignement supérieur “se porte bien” à Ziguinchor.
“L’université Assane Seck de Ziguinchor est en train de consentir de gros efforts pour rester dans la dynamique d’habilitation, et elle compte un nombre important de programmes aujourd’hui accrédités”, a salué Massamba Diouf.
Ces efforts correspondent avec un contexte marqué, dit-il, par l’économie du savoir, “qui met l’accent sur l’importance du capital humain de qualité, mais aussi sur un point ayant trait à l’internationalisation des parcours de formation”.
Cela inclut la mobilité des étudiants et des enseignants, sans compter la mobilité des diplômes, étant entendu que “tout Sénégalais et Africain ayant un diplôme dans un établissement peut prétendre continuer ses études ou aller travailler à l’étranger”.
“Il y a également un autre élément de contexte qui nous a poussés à aller jauger le niveau de qualité dans toutes les zones du Sénégal, c’est la massification des effectifs”, a relevé le secrétaire exécutif de l’ANAQ-Sup.
Il a signalé que ”l’effectif des étudiants ne cesse de croître” au Sénégal, passant de 93.000 étudiants en 2012 à “près de 290.000 étudiants” aujourd’hui, ce qui induit un élargissement de la carte universitaire.
Selon son secrétaire exécutif, les objectifs de l’ANAQ-Sup consistent principalement à améliorer la gouvernance au niveau des établissements d’enseignement supérieur tout en instaurant en leur sein “la culture de l’évaluation et la culture qualité”.
“Nous voulons qu’il y ait une transformation de l’enseignement supérieur”, a déclaré le professeur Diouf.
Il a en outre expliqué que l’objectif de sa tournée débutée à Ziguinchor est de “rapprocher le dispositif national d’assurance qualité des acteurs de l’enseignement supérieur”.
A Ziguinchor, il a tour à tour rencontré la communauté universitaire, les chefs d’établissement, les directeurs d’UFR et les directeurs des écoles doctorales.
Le professeur Diouf a aussi échangé avec le personnel de l’enseignement supérieur dans cette région, le personnel administratif technique et de service ainsi que des étudiants.
“Nous avons aussi rencontré les établissements d’enseignement supérieur privés avec qui nous avons échangé sur toutes les questions relatives à la reconnaissance des diplômes et à l’habilitation de leurs établissements”, a fait savoir Massamba Diouf.
Le secrétaire exécutif de l’ANAQ-Sup a dans le même temps effectué des visites de courtoisie auprès des autorités administratives, durant les 72 heures de son déplacement à Ziguinchor.
“À l’issue de tous ces échanges, nous avons retenu qu’il y a nécessité de décloisonner, de faire en sorte que les structures déconcentrées puissent entrer en contact permanent avec l’Autorité nationale d’assurance qualité pour pouvoir disposer de la bonne information”, a-t-il indiqué.
Il annonce qu’un partenariat sera scellé avec les acteurs de Ziguinchor “pour permettre à son organisation de s’informer juste et vrai par rapport à la nécessité de vérifier certaines informations clés afin de permettre à l’étudiant ayant décroché son diplôme de baccalauréat, de pouvoir choisir le bon établissement”.
De même, cela lui permettrait de s’assurer que le diplôme qu’il a obtenu est reconnu par l’État du Sénégal et à l’échelle internationale, a-t-il ajouté.
Le recteur de l’université Assane Seck de Ziguinchor, Alassane Diédhiou, a de son côté assuré que l’établissement qu’il dirige est engagé en faveur de l’amélioration de la qualité de l’enseignement et pour l’évaluation des programmes.
“Nous avons presque tous nos licences et masters accrédités. Et nous sommes à la deuxième phase de renouvellement des accréditations. Nous avons eu, en 2022, l’habilitation à délivrer des diplômes”, a-t-il fait savoir.
MNF/SBS/BK