Grève des greffiers : l’Ordre des avocats dénonce une paralysie du service public de la justice
Grève des greffiers : l’Ordre des avocats dénonce une paralysie du service public de la justice

SÉNÉGAL-JUSTICE

Dakar, 5 août (APS) – Le conseil de l’Ordre des avocats du Sénégal a fait état lundi d’une paralysie du fonctionnement du service public de la justice, consécutive à la grève des travailleurs de la justice observée depuis plusieurs semaines.

La grève déclenchée le 18 juin dernier par les syndicats de ce secteur “paralyse le fonctionnement du service public de la justice et porte gravement atteinte aux droits de ses usagers, ainsi qu’à l’activité de nombreux autres services et secteurs d’activités”, a réagi cette organisation dans un communiqué transmis à l’APS, lundi.

Le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) et l’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ) ont annoncé une trêve de 48 heures pour discuter avec la tutelle ce mercredi, après plusieurs semaines de mouvement.

L’Ordre des avocats a insisté sur les conséquences de ce mouvement d’humeur, qui a comme conséquences ”le prolongement des détentions préventives déjà longues, le surpeuplement carcéral, avec tous les risques induits, l’affectation du droit à un procès équitable, sans compter les répercussions négatives sur le plan économique”. 

Le Barreau du Sénégal indique également avoir entrepris plusieurs démarches en vue de trouver un dénouement à cette situation.

“A ce jour, regrette l’organisation des avocats, celles-ci n’ont pas pu aboutir”. Le conseil de l’Ordre dénonce cette paralysie du secteur public de la justice, qui ne saurait perdurer, a ajouté le texte.

Le conseil de l’Ordre rappelle, par ailleurs, que si le droit de grève est “constitutionnellement garanti”, son exercice doit également être concilié avec l’impératif de continuité du service public et le droit de chaque citoyen d’accéder aux services de la justice et d’être jugé dans un délai raisonnable.

Il rappelle aussi qu’il incombe à l’Etat de garantir la continuité du service public, les droits des citoyens et des justiciables, le respect de ses engagements et l’autorité de la loi.

Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, avait demandé, dans une circulaire en date du 18 juillet dernier, aux chefs de juridictions et de parquets de réquisitionner les greffiers et le personnel administratif nécessaire en vue d’assurer la continuité du service public de la Justice.

Le conseil réaffirme “l’attachement” de l’Ordre des avocats au respect des droits et libertés et en appelle “au sens des responsabilités” de tous les acteurs, réitérant sa “disponibilité à œuvrer au rétablissement du fonctionnement normal du service public de la justice”.

CMS/HK/MTN