Gouvernance sanitaire : la sous-représentativité des femmes mise en exergue
Gouvernance sanitaire : la sous-représentativité des femmes mise en exergue

SENEGAL-SANTE-GENRE

Dakar, 29 déc (APS) – La coordonnatrice de la cellule genre du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a mis en exergue, lundi, la sous-représentativité des femmes aux postes de responsabilité dans ce secteur, soulignant que sur quelque 113 postes, seuls 3 sont occupés par des femmes.

”Les résultats ont montré que concernant les domaines comme la gouvernance sanitaire, les postes sont fortement dominés par les hommes. Sur 113 postes de responsabilité, seuls trois sont occupés par les femmes”, a déclaré Aminata Diouf Ndiaye.

Elle prenait part à un atelier de dissémination du rapport genre 2024 et de validation du plan d’institutionnalisation du genre 2025-2029.

Selon Mme Ndiaye, la même situation prévaut dans les directions régionales de santé et dans les districts sanitaires.

“Dans les 71 districts sanitaires que compte le pays, il n’y a que huit femmes qui sont au niveau stratégique”, a-t-elle signalé.

“Concernant la santé de la reproduction, des disparités également sont notées par rapport à la couverture, concernant les gynécologues obstétriciens qui sont fortement concentrés à Dakar, de même que la répartition des sages-femmes qui joue un rôle important dans la lutte contre la morbidité et la mortalité maternelle”, a fait savoir la coordinatrice de la cellule genre du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique.

Dans la répartition des ressources humaines, elle a rapporté que 58% des gynécologues sont concentrés à Dakar. Il en résulte que le ratio sage-femme/femme en âge de reproduction (FAR), soit 1 sage-femme pour 500 Femmes en âge de reproduction, n’est pas atteint.

Évoquant la lutte contre la maladie, Mme Ndiaye a relevé des disparités et des inégalités concernant la tuberculose comme pour le VIH.

”Une prédominance masculine pour la tuberculose est à relever. Il y a plus d’hommes qui sont touchés et pour le VIH, les femmes enregistrent les meilleurs résultats’’, a-t-elle fait part.

”Cela peut s’expliquer par l’accès facile aux services de santé de la reproduction à travers les programmes de prévention de la transmission mère-enfant”, a-t-elle ajouté.

Selon Aminata Diouf Ndiaye, les hommes peuvent être confrontés à des obstacles liés au contexte socioculturel ou à leur charge ce travail.

Face à ces situations d’inégalités, la cellule genre du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, par la voix de sa coordonnatrice, a recommandé une “meilleure répartition du personnel”.

Mme Ndiaye a signalé que ”dans les régions où il n’y a pas assez de spécialistes, à savoir gynécologues ou sage-femmes, (…) le taux de mortalité maternelle est le plus élevé”, car les femmes ne bénéficient pas d’une couverture suffisante.

D’où l’intérêt, à ses yeux, d’une meilleure répartition des effectifs. Il faut également fidéliser le personnel, de manière à le maintenir dans ces zones “un peu éloignées”, a-t-elle plaidé.

Elle a par ailleurs suggéré une meilleure prise en compte de la question genre en l’intégrant dans la planification et la budgétisation du secteur de la santé.

NSS/SKS/OID/BK