Dakar, 28 août (APS) – Le gouvernement gabonais a instauré à compter de dimanche un couvre-feu nocturne allant de 19 h à 6 h du matin après avoir suspendu internet sur l’étendue du territoire à la suite de tensions entourant l’attente des résultats des élections générales de samedi, ont rapporté plusieurs médias.

A l’antenne de la télévision publique gabonaise, le ministre de la Communication, Rodrigue Mboumba Bissawou, a déclaré que le Gouvernement instaurait un couvre-feu nocturne de 19h à 6h à compter de dimanche et l’obligation de demander une autorisation trois jours avant d’organiser toute réunion ou manifestation. Il a dans la foulée confirmé ”la suspension immédiate et jusqu’à nouvel ordre d’Internet  sur toute l’étendue du territoire.

Ces mesures de restriction prises par les autorités gabonaises font suite à la déclaration du principal adversaire du président sortant Ali Bongo.

En sortant du bureau de vote, samedi, Albert Ondo Ossaa a fustigé ”des fraudes orchestrées par Ali Bongo et ses partisans” après avoir dénoncé le démarrage tardif du vote dans plusieurs lieux en raison du retard de la mise en place du matériel électoral.

Plus tard sur les réseaux sociaux, il avait demandé au président sortant Ali Bongo ‘’au pouvoir depuis 14 ans, de partir, en se portant garant de sa sécurité’’.

Le gouvernement a évoqué ‘’au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, la nécessité de parer aux appels à la violence et aux fausses informations dans les réseaux sociaux, et de prévenir tout débordement et assurer la sécurité des populations’’, a indiqué le site d’information de la chaine France 24.

Les autorités gabonaises ont aussi décidé d’interdire provisoirement la diffusion des médias France 24, RFI et TV5 Monde auxquels il est reproché un manque d’objectivité et d’équilibre dans le traitement de l’information en lien avec les élections générales en cours..

Quelque 850.000 Gabonais étaient appelés aux urnes samedi pour élire un président de la République, des députés et maires à travers un scrutin à un tour.

Ali Bongo, 64 ans, brigue un troisième mandat. Il avait été élu une première fois en 2009 après la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui a dirigé le pays pendant une quarantaine d’années.

Albert Ondo Ossa, 69 ans, peu connu du grand public jusque-là, a été choisi par les principaux partis de l’opposition rassemblés dans la plateforme Alternance 2023 mise en place à huit jours u scrutin.

FD/AKS

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