Fruit du baobab, produit de cueillette le plus convoité à partir de Tambacounda (inspecteur régional des Eaux et forêts)
Fruit du baobab, produit de cueillette le plus convoité à partir de Tambacounda (inspecteur régional des Eaux et forêts)

SENEGAL-ENVIRONNEMENT-REBOISEMENT

Tambacounda, 1er août (APS) – Le fruit du baobab est le produit de cueillette le plus convoité à partir de la région de Tambacounda (est), en raison notamment de son importance pour la sécurité alimentaire, a souligné l’inspecteur régional des Eaux et forêts, le lieutenant colonel Dame Diop.

“C’est le fruit qui circule le plus parmi les produits de cueillette à partir de la région, et nous avons des endroits qui sont des zones de production comme Dianké Mahan dans le département de Goudiry, Missirah dans le département de Tambacounda, et d’autres localités d’où sortent d’importantes quantités”, a-t-il déclaré.

Il y a déjà des sociétés installées à Tambacounda pour la transformation et la commercialisation sur le marché sénégalais et même pour l’exportation du fruit de baobab, a-t-il indiqué dans un entretien avec l’APS, en prélude de la Journée nationale de l’arbre, célébrée ce samedi 2 août.

“Avec le baobab, rien n’est jeté, ses feuilles sont utilisées dans l’alimentation, notamment avec le couscous, l’écorce est utilisée pour faire des cordes pour les éleveurs, le fruit est transformé en poudre et la graine peut donner de l’huile qui coûte extrêmement cher”, a-t-il expliqué.

“C’est une espèce qui a non seulement une importance pour la sécurité alimentaire, mais surtout qui constitue une source de revenus très importante pour les communautés rurales qui n’ont pas beaucoup de possibilités”, a-t-il affirmé.

L’inspecteur régional des Eaux-et forêts de Tambacounda a salué également le rôle du baobab dans la séquestration carbone et l’équilibre écologique dans cette région du Sénégal oriental.

“Chaque espèce a son importance et toutes les espèces séquestrent du carbone. Les peuplements de baobab contribuent aussi à la séquestration de carbone. Pour ces raisons, cette espèce mérite d’être respectée et entretenue pour que son rôle dans la séquestration de carbone et l’équilibre écologique soit pérennisé comme celui de toutes les autres espèces”, a-t-il fait savoir.

Il a signalé cependant que le baobab se trouve désormais confronté au vieillissement de son peuplement et à la dégradation de certaines espèces.

“Le baobab joue un rôle extrêmement important pour les communautés, c’est une espèce dont les fruits sont récoltés et commercialisés […] mais c’est une espèce qui, aujourd’hui, est exposée à des dangers, c’est-à-dire dire que les peuplements sont vieillissants”, a-t-il alerté.

“Nous constatons également, de temps en temps, des chutes de baobab dont les raisons ne sont pas encore totalement cernées, mais ne serait-ce que pour cela, des actions devraient être engagées pour apporter des réponses pour la pérennisation de cette espèce qui joue un rôle extrêmement important de sécurité alimentaire”, a-t-il ajouté.

L’autre risque qu’encourt cette espèce, c’est son excès d’utilisation à des fins commerciales, a-t-il signalé.

Fruit du baobab, produit de cueillette le plus convoité à partir de Tambacounda (inspecteur régional des Eaux et forêts)

“Le fait que tout soit transformé est un autre risque, pour certaines espèces, vous mangez le fruit et vous jetez la graine qui peut germer, mais pour le baobab, la graine est beaucoup plus convoitée, et c’est pour cela que le ministère [de l’Environnement] a estimé qu’il était bon que des actions soient menées […] pour protéger, restaurer et renforcer cette espèce afin qu’elle puisse continuer à jouer son rôle au profit de la communauté”, a-t-il analysé.

Plus de 71.000 plants pour la journée régionale de l’arbre

La commune de Dialacoto, dans l’arrondissement de Missirah, a été choisie pour abriter la commémoration régionale de la 42e édition de la Journée nationale de l’arbre, à travers la plantation d’arbres.

“La commune de Dialacoto a une situation stratégique par rapport à la protection du Parc national, à côté, il y a une forêt classée d’une superficie de plus de 122.000 hectares. Cette forêt, au regard des agressions et des convoitises, mérite d’être vraiment protégée”, a-t-il expliqué.

Il a ajouté : “En matière de reboisement également, c’est une commune qui se distingue par de multiples réalisations qui ont été faites par les populations, mais également par quelques privés”.

“Il y a le Parc national de Niokolo-koba, mais il y a aussi la zone périphérique qui ceinture le parc et constitue donc un tampon pour limiter les agressions. Je crois que cette forêt classée joue ce rôle-là, car non seulement il y a la coupe illicite de bois mais également la convoitise de grandes sociétés pour installer des carrières parce que le sous-sol est riche”, a-t-il poursuivi.

Dame Diop a invité l’ensemble des acteurs à veiller à la protection des ressources forestières pour maintenir l’équilibre écologique et pérenniser les ressources naturelles de la région de Tambacounda, à travers des actions de reboisement qui vont au-delà de la Journée régionale de l’arbre.

“A ce niveau-là, nous disons que toute ressource doit être valorisée au profit de la nation et des communautés environnantes. Cependant, cette exploitation devrait également permettre d’améliorer la gestion et la protection de cette forêt, et de manière générale, l’ensemble des ressources naturelles de la région de Tambacounda qui joue un rôle extrêmement important dans la satisfaction des besoins des populations en produits forestiers”, a-t-il souligné.

“Pour cette 42eme édition, nous avons 48 heures pour planter la contribution de la région qui devrait aller à plus de 71 000 plants […], et les actions de plantation pourront être continuées. Nous sommes préparés à cela et toutes les dispositions ont été prises avec l’ensemble des communautés, des exploitants forestiers, des associations communautaires et tous les acteurs pour atteindre cet objectif fixé à la région de Tambacounda”, a-t-il conclu.

ABD/FKS/HK/BK