Foirails de Missirah Wadène et Birkilane : le grand rush à l’approche de la Tabaski
Foirails de Missirah Wadène et Birkilane : le grand rush à l’approche de la Tabaski

SENEGAL-CONSOMMATION-BETAIL

De notre correspondant à Kaffrine, Cheikh Tidiane Sarr

Kaffrine, 2 juin (APS) – A quelques jours de la célébration de la fête musulmane de l’Aïd-El-Adha ou Tabaski, les foirails de Missirah Wadène et de Birkilane, dans la région de Kaffrine (centre), ne désemplissent pas, avec des clients venant de toutes les régions du Sénégal, pour chercher des moutons, a constaté le correspondant de l’APS.

Distante de Kaffrine  d’à peine quatre-vingt kilomètres, la commune de Missirah Wadène fait partie des foirails les plus courus par les éleveurs en cette période de Tabaski.

Il aura fallu près deux heures de route au reporter de l’APS pour atteindre cette localité. En ce jeudi, jour de marché hebdomadaire, c’est l’effervescence au foirail de Missirah Wadène. Les coins et recoins de la commune sont pris d’assaut par les vendeurs de moutons. Certains d’entre eux sont installés à même le sol, d’autres à côté de la route. Des camions vides sont stationnés sur différents endroits.

Devant le portail du marché à bétail de Missirah Wadène, un vétérinaire délivre les attestations de sortie pour les éleveurs et assure le contrôle sanitaire du bétail.

Les bêlements de moutons de toutes races se mêlent aux bruits des mégaphones dont se servent certains vendeurs pour attirer les clients, créant une ambiance indescriptible.

Certains éleveurs ont choisi de s’installer par groupes. D’autres veillent tout seuls sur leurs moutons, assistés de rabatteurs.

Ici, trouver un mouton à moins de 100 000 francs CFA relève d’une gageure, confie un éleveur, vêtu d’un “sabador” de couleur verte, la tête enveloppée d’un foulard.

L’homme, qui tient un bâton, marchande avec un client venu de la Gambie. Le client souhaite acheter un troupeau de moutons, que le vendeur compte céder à des prix oscillant entre 130 000 et 135 000 francs CFA.

‘’Ce sont des prix abordables. Chaque année, on vient à Missirah Wadène pour acheter des moutons, malgré les nombreuses dépenses. Mais, ce sont des prix raisonnables, car, une fois arrivés en Gambie, nous les revendons à 150 000 francs CFA’’, soutient le client.

Hausse considérable

Dans ce foirail, certains jeunes profitent de cette période pour s’adonner à la vente de sachets d’eau. ‘’On se frotte bien les mains. En tout cas, c’est notre campagne. Rien que dans la journée, on peut vendre 3000 ou 4000 francs CFA’’, confie un jeune, tout en buvant un sachet d’eau.

Les vendeurs de bidons d’eau sont, eux aussi, à la fête. ‘’Nous vendons des bidons d’eau à 100 francs, car dans le foirail, parfois, le manque d’eau est constaté’’, explique Astou Thiam, une dame originaire de Koungheul.

Les vendeurs de foin à la fête

‘’Notre rôle, c’est d’assister les vendeurs en faisant la traduction, car les Mauritaniens, comme les Maliens ne comprennent, pas le wolof’’, avance Modou Fall, au terme d’un long marchandage avec un client, qui  lui reproche d’augmenter les prix.

 ‘’Notre problème, ce sont les rabatteurs. Les prix sont accessibles, mais ce sont les rabatteurs qui augmentent les prix, alors que les temps sont durs pour de nombreux pères de famille’’, déplore Ansou Bitèye, la mine fatiguée, après avoir arpenté le foirail, pour trouver un bélier à moins de 150 000 francs CFA.

Le président des éleveurs de Missirah Wadène, Samba Sow relève que, cette année, le nombre de moutons enregistré dans le foiral a doublé.

Il invoque notamment les mesures préventives prises par le maire et les autorités à travers le renforcement de la sécurité, l’électrification du foirail, l’adduction d’eau, l’appui en aliment de bétail (90 tonnes) du gouvernement destiné aux éleveurs.

Le foirail de Birkilane très fréquenté par les éleveurs

Le foirail de Birkilane est lui aussi devenu un point de ralliement de nombreux fidèles musulmans à la recherche de moutons pour la Tabaski, particulièrement en ce dimanche, jour de marché hebdomadaire.

Malgré le chaud soleil, c’est un ballet incessant de clients vers le marché à bétail, très fréquenté par de nombreux éleveurs mauritaniens, maliens et sénégalais.

Ici, tout le monde ou presque est en quête de mouton. Des gendarmes ont pris position devant la grande porte, d’autres circulent à l’intérieur du foiral pour assurer la sécurité. Un vétérinaire délivre des bons de sortie pour les éleveurs. Les agents de la mairie s’attellent à la collecte de la taxe municipale.

L’environnement est très pollué par la fumée des voitures et la poussière soulevée par les moutons et les va-et-vient des clients qui fréquentent le foirail dont Cheikh Faye. Originaire de Mbour, le quarantenaire a fait le tour du foirail pendant plusieurs heures pour se procurer un mouton.

L’homme soutient avoir déboursé aujourd’hui 250 000 francs CFA, pour acheter deux moutons, un à 100 000 francs CFA et un autre à 150 000 francs CFA.

Le vieux Thiam est accompagné de trois de ses fils. Son impression est que les prix montent en flèche dans ce foirail. Devant lui, Abou Ba exhibe ses béliers.

Le vieux Thiam tapote le ventre d’un mouton qui, visiblement, vient de se remplir la panse avec de la paille et de désaltérer. Il dit l’avoir vendu à un prix abordable (140 000 francs).

Comme à Missirah Wadène, le commerce de moutons a fait fleurir des activités comme la restauration, la vente d’eau, de foin, de sacs et de cordes.

A côté des abreuvoirs sont installés partout des abris pour le stockage de barils de 100 litres.

Selon le président de la Maison des éleveurs du département de Birkilane, Demba Ba, la plupart des moutons du foirail de Birkilane viennent de la Mauritanie et du Mali.

‘’Les prix varient entre 70 000 francs CFA et 350 000 francs CFA. Le marché est bien approvisionné en moutons pour le moment’’,  rassure-t-il. Il signale que les éleveurs ont reçu de l’Etat un appui de 60 tonnes d’aliment de bétail.

Il relève, toutefois, que leur principale difficulté, c’est l’étroitesse de la grande porte du foirail, que les voitures et le bétail ont du mal à franchir. Il sollicite son élargissement, mais également le renforcement de la sécurité dans le foirail, le vol de bétail hantant le sommeil des éleveurs.

CTS/ASB/HK/ASG

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