SENEGAL-ELEVAGE-TABASKI
Kédougou, 5 juin (APS) – A trois jours de la fête de la Tabaski, le foirail de Kédougou, l’un des plus grands marchés de bétail de la région, est bien approvisionné en moutons, les vendeurs déplorant toutefois la rareté des clients et les difficultés logistiques, a constaté l’APS.
À l’entrée du foirail, les troupeaux sont alignés le long du boulevard de la mission catholique, parqués dans divers emplacements. Sous un soleil de plomb, vendeurs et acheteurs cherchent refuge à l’ombre des hangars ou des acacias. Ici, les marchands sont parfois tendus.
”’Nous avons une forte affluence des moutons, mais on n’a pas de clients. Et ils ne viennent presque pas et c’est inquiétant’’, déclare Amadou Sow, un vendeur installé en face de la Sodefitex.
Il pointe également les difficultés logistiques rencontrées pour approvisionner le marché, notamment la cherté du transport.
”À Sinthiou Malème, nous achetons les moutons à 125.000 francs CFA, mais les clients veulent les payer à 100.000. En plus, le transport nous coûte extrêmement cher”, déplore-t-il. Il plaide pour une baisse des tarifs du transport.
Cheikhou Oumar Dangnokho, un client rencontré sur place, affirme avoir longuement marchandé avant d’acheter son mouton.
”Les prix sont très élevés. Il faut compter entre 150.000 et 300.000 francs pour un bon mouton. Sans moyens, difficile de faire un bon choix”, explique-t-il.
Il invite les autorités à assurer une régulation des prix. ”L’État doit veiller au contrôle des prix, surtout dans les régions reculées. Les populations sont épuisées. Avec 100.000 ou 120.000 francs, on repart souvent les mains vides. Je ne sais pas si c’est à cause de l’or, mais les prix sont devenus inaccessibles”, a-t-il déploré.
Même constat du côté d’Ibrahima Baldé, qui cherche encore un mouton.
”Depuis le début de la semaine, je suis à la recherche d’un mouton abordable, mais même les plus petits coûtent plus de 120.000 francs. C’est très préoccupant”, a-t-il déploré.
”Les clients viennent au compte-goutte. Il y a des moutons en abondance, mais peu de ventes. Cette année est très différente des précédentes. Les clients regardent, mais n’achètent pas, et nous sommes à deux jours de la fête”, a-t-il confirmé.
Il salue néanmoins les efforts des autorités locales pour assurer de bonnes conditions de vente. ”L’eau et l’électricité sont disponibles, et la police est bien présente pour assurer la sécurité”, selon lui.
Pour sa part, Mamadou Lamine Diatta, chef du service départemental de l’élevage, se veut rassurant.
A ce jour, ”plus de 2.500 têtes de moutons ont été recensées dans le foirail de Kédougou, seul point officiel de vente du département”, dit-il, ajoutant que les animaux proviennent principalement de Sinthiou Malème, Missirah, Matam, ainsi que du Mali.
M. Diatta précise également que les transhumants ont choisi, cette année, de vendre localement aux différents points de vente de Kédougou.
Il a indiqué que 16 tonnes d’aliment pour bétail ont été réceptionnées par ses services, et que les vendeurs viennent en acheter régulièrement.
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