SENEGAL-EDUCATION-SCIENCES
Dakar,14 mars (APS) – Le doyen de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEF, ex ENS), Moustapha Sokhna, a plaidé vendredi pour “une approche didactique des mathématiques devant associer rigueur et créativité”.
Selon M. Sokhna, enseignant de cette discipline, les mathématiques ont transcendé le cadre du raisonnement abstrait pour devenir un langage universel.
S’exprimant à l’occasion de la Journée internationale des mathématiques ou “Pi Day”, il a notamment insisté sur la nécessité de cultiver une approche des mathématiques alliant “rigueur et imagination, logique et intuition”.
C’est de cette manière que “naissent les idées les plus fécondes et les découvertes les plus profondes”, soutient le doyen de la FASTEF, une antenne de de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar en charge de la formation des enseignants du moyen et du secondaire,
De l’avis de l’universitaire et mathématicien, “les mathématiques ne sont pas qu’une simple science rigoureuse, elles transcendent le cadre du raisonnement abstrait pour devenir un langage universel, porteur de beauté et d’esthétique qui a fasciné les esprits les plus brillants depuis l’Antiquité”.
Il a ainsi préconisé la créativité comme pilier central dans l’enseignement des mathématiques, afin de palier la tendance d’une majorité d’élèves à se détourner de cette discipline au Sénégal.
“Faire des mathématiques, c’est oser explorer l’inconnu, imaginer des structures nouvelles, formuler des conjectures et repousser les frontières du savoi”, a expliqué Moustapha Sokhna.
À l’ère de l’intelligence artificielle, il a exhorté la nouvelle génération de mathématiciens à cultiver “une vision audacieuse des mathématiques”.
“Nous n’avons plus le droit de ruminer des formules, nous devons en créer”, a relevé le didacticien, appelant à “une révolution créative dans le domaine des mathématiques”.
Le recteur de l’université numérique Cheikh Hamidou Kane, le professeur Samuel Ouya, a indiqué que le fait de maîtriser les mathématiques est une perspective qui “ouvre les portes des métiers les plus pointus, à l’instar de l’informatique et des télécommunications”.
Se basant sur son expérience personnelle, il a dit à l’assistance qu’il est devenu docteur en télécommunications grâce à ses solides connaissances en mathématiques, alors que sa formation initiale l’éloignait de ce domaine.
“Au Congo, 60% des bacheliers sont scientifiques, contre seulement 18% au Sénégal”, a fait constater l’ancien professeur au département de génie informatique de l’Ecole supérieure polytechnique (ESP) de Dakar. Il a ainsi plaidé pour une “mobilisation nationale afin de redonner au Sénégal son rôle de leader régional dans la formation scientifique”.
Le directeur des affaires pédagogiques de l’université Cheikh Anta Diop, Kharouna Talla, a réaffirmé, au nom du recteur de ladite université, les engagements de cet établissement d’enseignement supérieur dans “la formation et la recherche en mathématiques”.
“Nous devons encourager nos étudiants à explorer cette discipline, à exceller dans leurs études et à contribuer au développement scientifique et technologique du Sénégal et de l’Afrique”, a-t-il déclaré.
L’université Cheikh Anta Diop (UCAD) a abrité la cérémonie marquant la célébration de la Journée internationale des mathématiques, en présence d’élèves, d’étudiants, d’enseignants et de chercheurs venus de plusieurs universités du pays.
La manifestation, sur le thème Mathématiques : art et créativité”, a été organisée par le programme “Formations ouvertes pour le renforcement des compétences, de l’emploi et de l’entrepreneuriat dans le numérique” (Force N), en collaboration avec le département mathématiques de la FASTEF.
AN/ASG/SMD/BK