SENEGAL-GENRE
Dakar, 21 mars (APS) – Le directeur de cabinet du ministre de la Famille et des Solidarités (MFS), Youssouf Djité, a souligné, vendredi, la nécessité d’aligner l’ensemble des dispositions législatives et réglementaires sur la Constitution afin de garantir pleinement les droits des femmes.
“Si certaines dispositions du droit positif sénégalais ne sont pas conformes à la Constitution, il est impératif de procéder à leur harmonisation. La Constitution, en tant que loi fondamentale, consacre le principe d’égalité de tous les citoyens devant la loi et les charges publiques. Il est donc primordial que l’ensemble des textes législatifs s’y conforment”, a-t-il déclaré.
Youssouf Djité s’exprimait lors de la conférence “Regards croisés sur les modalités et procédures de révision des dispositions discriminatoires à l’égard des femmes au Sénégal”, organisée par le Groupe thématique genre dans le cadre de la campagne du 8 mars.
Le directeur de cabinet du ministère de la Famille a rappelé que le Groupe thématique genre, initié par le ministère de la Justice, travaille depuis plusieurs années sur cette problématique et a formulé des propositions pour la révision des textes discriminatoires.
“Ces propositions sont aujourd’hui à l’étude afin d’approfondir les réflexions et de travailler sur des réformes solides et adaptées”, a-t-il précisé, tout en insistant sur l’importance de la sensibilisation.
Selon lui, au-delà des réformes législatives, il est essentiel d’informer et d’éduquer l’ensemble des citoyens sur les droits des femmes.
Djité a également mis en avant la nécessité de promouvoir la masculinité positive, une approche visant à encourager l’implication des hommes dans la lutte pour l’égalité des genres.
Des textes à revoir
Julien Ngane Ndour, directeur des Droits humains au ministère de la Justice, a présenté les travaux du groupe thématique, mettant en exergue plusieurs dispositions légales jugées discriminatoires.
“Le Code de la famille comporte encore des inégalités, notamment l’âge légal du mariage, fixé à 18 ans pour les garçons et 16 ans pour les filles. D’autres dispositions, comme la puissance maritale (article 152), la répartition des charges du ménage (article 375) et la résidence conjugale (article 153), méritent d’être revues”, a-t-il souligné.
Awa Seck, deuxième vice-présidente de la commission Santé et Affaires sociales de l’Assemblée nationale, a abondé dans le même sens, affirmant que “les droits des femmes et des hommes doivent être les mêmes”. Elle a insisté sur le rôle du parlement dans la correction des inégalités encore présentes dans le droit sénégalais.
Des mesures correctives nécessaires
Eugenia Pisani, chargée des programmes genre et droits humains à la coopération italienne, a plaidé pour l’application stricte des lois réprimant les violences et les discriminations fondées sur le genre.
Elle a également appelé à ’’la révision des dispositions législatives discriminatoires’’ envers les femmes et les filles, ‘’l’harmonisation des textes juridiques’’ relatifs à leur protection et à leur promotion, en conformité avec les engagements internationaux du Sénégal.
Ces réformes, combinées à un travail de sensibilisation et d’éducation, devraient permettre d’accélérer la mise en place d’un cadre juridique plus équitable et respectueux des droits des femmes, Mme Pisani.
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