Dakar, 19 fév (APS) – Le ciné-club Samba Félix Ndiaye a lancé, samedi, son programme de projections des films du cinéaste Sembène Ousmane, afin de célébrer le centenaire du réalisateur né le 1er janvier 1923 à Ziguinchor (sud).

 

« Les films de Sembène sont à voir et à revoir et ce centenaire est une occasion exceptionnelle que nous avons. Le ciné-club Samba Félix Ndiaye ne pouvait pas rester en marge de cette célébration », a dit son cofondateur, le journaliste et critique de cinéma Aboubacar Demba Cissokho.

Il annonce que tous les mois, jusqu’en octobre, un film du réalisateur de « Moolaadé » (2004) sera projeté dans des lieux publics différents, une manière de toucher un public divers.

« On a commencé avec +La Noire de + (1966), on va continuer avec Faat Kiné (2000) le 18 mars au musée de la femme Henriette Bathily. Vont suivre ensuite Ceddo (1977), Guelewar (1992), Camp de Thiaroye (1988), Borom Sarret (1963), Molaadé, etc. », a ajouté M. Cissokho.

Ce programme marquant le centenaire de la naissance de Sembène Ousmane (1923-2007) a été lancé au centre culturel régional Blaise Senghor de Dakar avec la projection de son film « La noire de.. »

Selon  le journaliste et critique de cinéma, le choix de ce film se justifie par le fait qu’il est le premier long métrage de Sembène, son deuxième film après « Borom Sarret ».

Il se justifie aussi par le fait que ce film a obtenu le premier Tanit d’or aux Journées cinématographiques de Carthage en Tunisie, ainsi que le Grand prix au Festival mondial des arts nègres de 1966 et le prix Jean Vigo, rappelle Aboubacar Demba Cissokho.

« Dès que +La Noire de…+ est venue, on a senti son esthétique, son langage, son écriture cinématographique », poursuit le journaliste et critique sénégalais, en parlant de Sembène Ousmane.

Selon lui, ce film aborde déjà la thématique de l’émigration, ainsi que les rapports entre Blancs et Noirs, des sujets qui dit-il ont une résonnance plus qu’actuelle au regard de l’actualité.

D’une durée de 65 minutes, « La Noire de.. » raconte l’histoire de Joanna, une jeune Sénégalaise embauchée comme gouvernante par un couple blanc établi à Dakar.

Elle va ensuite les suivre en France, sur la Côte-d’Azur, où Joanna sera « prisonnière, esclave et bonne à tout faire », dans un trou d’appartement de sa patronne.

Sembène Ousmane s’est inspiré d’un fait divers relaté dans la presse pour écrire cette nouvelle portée à l’écran, a fait savoir le critique Baba Diop.

Les thèmes abordés par Sembène Ousmane dans ses films sont une source d’inspiration, affirme le cinéaste Pape Badara Seck, selon lequel « l’aîné des anciens », comme il est surnommé par ses pairs, « essaie de nous montrer la voie et de réveiller notre africanité ».

Le ciné-club Samba Félix Ndiaye, du nom d’un documentariste sénégalais disparu, a été lancé en juillet 2022. Il se fixe comme mission de faire connaître les films réalisés par les Africains et portant sur l’Afrique.

 

 

FKS/BK

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