SENEGAL-TRANSPORT-PERSPECTIVES
Dakar, 16 déc (APS) – Des acteurs sénégalais du transport aérien se sont engagés, mardi, en faveur d’une restructuration du secteur pour faire du Sénégal le premier hub de fret aérien de la sous-région et accroître la part de ce domaine d’activité dans le commerce mondial.
Dans cette perspective, un atelier de trois jours, portant sur l’élaboration d’un plan d’orientation stratégique sur le fret aérien au Sénégal, a été organisé par la direction des Transports aériens.
“L’ambition du gouvernement est claire et elle est sans équivoque : faire du Sénégal un hub de fret dans la sous-région. Cette ambition, il faut le reconnaître, malgré nos contre-performances des années précédentes, repose sur des fondations solides et sur des actions concrètes déjà engagées”, a soutenu Souleymane Guèye, directeur des Transports aériens au ministère des Transports terrestres et aériens.
Il a indiqué qu’en 2004, le Sénégal a traité un volume de 39 921 tonnes de fret aérien, soit une progression de 3% par rapport à l’année 2023.
“Cette évolution, bien que positive, demeure toutefois insuffisante au regard de notre potentiel réel et de nos ambitions légitimes”, a souligné M. Guèye.
Il a rappelé qu’en 2019, avant la pandémie de Covid-19, le volume de fret aérien sénégalais dépassait de 6% celui enregistré en 2024.
Selon le directeur des Transports aériens, “cette situation est d’autant plus préoccupante que nos exportations poursuivent une dynamique de croissance soutenue”.
En décembre 2024, les exportations se sont établies à 404,3 milliards de francs CFA, portées notamment par les produits miniers, pétroliers et gaziers du pays, a-t-il souligné.
M. Guèye note qu’à cela s’ajoutent les productions agricoles, artisanales et halieutiques du pays qui, dit-il, constituent “un gisement considérable d’opportunités”, encore insuffisamment valorisé selon lui par le transport aérien.
Il a signalé que cela a conduit le chef de l’État à formuler, lors du Conseil des ministres du 26 novembre dernier, des instructions visant à “résorber ces décalages” entre le potentiel du pays et ses performances actuelles.
Le président de la République a prescrit l’approfondissement de la revue prospective de la stratégie de hub aérien dans toutes ses composantes, selon M. Guèye.
“Les défis auxquels nous faisons face sont nombreux et bien connus : optimisation de l’utilisation des infrastructures, mise en place d’un cadre réglementaire adapté et développement des compétences, en plus de l’adoption de technologies innovantes. C’est précisément pour relever ces défis que cet atelier a été initié”, a listé M. Guèye.

Selon Ousmane Diagne, directeur de cabinet du ministre des Transports terrestres et aériens, “au-delà des infrastructures, c’est l’ensemble de la chaîne de valeur du fret aérien qu’il nous faut repenser et réinventer”.
“La structuration d’une chaîne logistique intégrée fondée sur la digitalisation, la transparence, la traçabilité et l’efficacité opérationnelle doit être conçue de manière cohérente, afin de garantir la fluidité des échanges et la compétitivité de nos services”, a précisé M. Diagne.
Il a relevé que par ailleurs, l’intermodalité doit désormais “s’imposer comme une norme” dans un pays où les modes aériens, routiers, ferroviaires et maritimes sont appelés à fonctionner “en parfaite synergie”.
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