Décès maternels : le Sénégal invité à s’adosser sur des ressources financières endogènes
Décès maternels : le Sénégal invité à s’adosser sur des ressources financières endogènes

SENAGAL-AFRIQUE-SANTE

De l’envoyée spéciale de l’APS : Ndeye Suzanne Sy

Nairobi (Kenya), 16 juin (APS) – Le directeur pays du Centre africain de recherche sur la population et la santé, docteur Cheikh Mbacké Faye, a souligné, lundi, à Nairobi, au Kenya, l’importance, pour l’Etat du Sénégal, de compter d’abord sur des ressources endogènes pour assurer son autonomie financière dans la lutte contre les décès maternels et le financement de la santé de façon générale.

‘’Il est important que l’Etat, si vraiment on parle de souveraineté sanitaire, passe par-là pour redresser (…) et mettre vraiment la main à la pâte pour avoir cette autonomie, disons en matière de financement de la santé’’, a indiqué le docteur Faye.

Il prenait part à la réunion annuelle des pays de Countdown 2025, une initiative visant à améliorer l’accessibilité, la fiabilité et l’utilisation des données de santé,

‘’Produire des statistiques sanitaires fiables aux niveaux national et infranational’’ est le thème de cette rencontre.

Le directeur pays du Centre africain de recherche sur la population et la santé (APHRC) estime qu’‘’il faut faire en sorte qu’on tienne, nous-mêmes, notre financement plutôt que de se baser sur un financement qui, parfois, peut être réduit à tout moment, sans aval’’.

Par exemple, il indique que l’’’arrêt brusque du financement’’ de la santé, comme celui des Etats-Unis, ‘’impacte nécessairement les décès et la santé maternelle’’.

De son point de vue, ‘’ce sont ces questions-là qui sont fondamentales pour le Sénégal et qui doivent être vraiment adressées au plus vite’’.

Cheikh Mbacké Faye n’en constate pas moins que le pays a fait ‘’un bond assez important’’ ces dernières années sur le plan de la mortalité infantile. ‘’On est à 153 décès pour 100 000 naissances vivantes, et vous voyez que c’est quand même toujours au-dessus, n’est-ce pas, de la cible qui est un peu vers les 70’’, a-t-il relevé. Un objectif qu’’’il est possible d’atteindre’’, selon lui.

Il soutient que l’initiative Countdown aidera à aller au fond du problème à l’échelle nationale dans l’identification des zones, des régions et des couches qui ‘’posent problème’’.

Il a notamment cité à ce propos ‘’la couche des jeunes femmes, des femmes adolescentes, qui, parfois, ont beaucoup de complications obstétriques, sont très exposées’’.

Il déclare que l’initiative compte faire en sorte que ‘’cette couche contribue de manière très consistante’’ dans l’amélioration du taux de mortalité maternelle au Sénégal.

Le chercheur dit s’être rendu compte qu’en dépit des efforts qui ont été faits au niveau du renforcement du système de santé, il se pose ‘’un problème à trois niveaux’’.

‘’D’abord au niveau des infrastructures. Il est important que les structures à la base, qui sont les premiers recours en cas d’urgence obstétrique, soient équipées essentiellement, pour que les premiers problèmes soient réglés à ce niveau’’, a-t-il affirmé.

Sa conviction est qu’’’il faut aussi s’assurer que les capacités du personnel sanitaire soient aussi renforcées pour qu’il soit en mesure d’adresser ces questions urgentes, dès le début plutôt que d’attendre, ou bien de les référer au prochain hôpital (…)’’.

Le troisième niveau sur lequel il faut agir est le financement, a-t-il poursuivi.

Interpellé sur la rétention des données sanitaires constatée lors des mouvements d’humeur des partenaires sociaux, Cheikh Mbacké Faye espère qu’avec une mise à jour du système de collecte de données dénommé DHS2, il est possible d’obtenir des données sanitaires de qualité.

NSS/ASG/HK

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