SENEGAL-LITTERATURE-RECOMPENSES
Dakar, 19 déc (APS) – La Fondation Léopold Sédar Senghor, du nom du premier président du Sénégal indépendant, a primé neuf lauréats ayant participé à un concours de poésie organisé à l’occasion de la commémoration des 50 ans de la revue Ethiopiques, dont les festivités prennent fin ce samedi.
Fatoumata Bintou Ba, auteure du poème ”Hommage à Senghor et aux âmes noires éveillées”, a remporté le premier prix de la catégorie élèves, Mariama Diallo (“Sur les traces de Senghor”) Mohamed Sakho (”Senghor, un symbole de fierté”), remportant les deuxième et troisième prix.
Le premier prix dédié aux étudiants a été remporté par Maodo Malick Diouf pour son poème ”Jusqu’aux confins des étoiles”, les deuxième et troisième prix revenant à Coumba Coulibaly (”Senghor je t’écris”) et Abdou Faye (”L’héritier du Sine”).
Pour la catégorie réservée aux séniors, le jury a primé le Togolais Mawlolo Roger Lasmothey, 48 ans, pour son poème ”De la montagne d’Agou à Mbind Diogoye”. Samba Guissé, 64 ans, a remporté le deuxième prix pour ”Sur les traces de Senghor, le tisserand d’Afrique” et Alioune Badara Sène, alias “le poète de Ndayane” a remporté le troisième prix pour son poème ”Dans la cadence des sauveurs”.
La présidente du jury, la professeure Andrée-Marie Diagne, a souligné, dans les œuvres présentées, ”une fidélité à la thématique ‘Sur les traces du poète Léopold Sédar Senghor”’.
”Nous avons retenu les textes qui ont traité sur les traces de Senghor et sont allés à sa redécouverte et de tout ce qu’il a fait dans le domaine poétique. Seuls deux ou trois textes qui étaient trop long et hors sujet ont été éliminés”, explique Mme Diagne, par ailleurs marraine de ce concours.
La trentaine de textes reçus provenaient de tous les horizons, de l’Argentine et de France par exemple, mais aussi du Sénégal, de ressortissants étrangers vivant dans le pays, avec une tranche d’âge allant de 17 à 74 ans, précisent les organisateurs.
”D’une manière générale, la facture des textes était très variée, on n’a pas imposé, car dans la versification africaine, Senghor en décidant d’écrire, a renoncé aux vers classiques du 19e siècle pour entrer dans le verset accompagné des poétesses sérères et donc les candidats étaient libres”, a ajouté Andrée-Marie Diagne.

La seule exigence imposée, fait-elle savoir, était ”de faire redécouvrir Senghor” à partir de sa source d’inspiration, le royaume d’enfance, le rapport à la nature, cette espèce de religiosité en pays sérère qui transparait dans tous les textes de Senghor.
Il était aussi question, dit-elle, d’inviter à découvrir l’hommage que Senghor a rendu à la femme, à l’Afrique, aux grands héros africains.
”Le poète président Senghor m’a toujours inspiré depuis les bancs de l’école en chantre de la Négritude qu’il est avec les autres auteurs [de ce courant] avant que je n’arrive ici au Sénégal où j’ai passé plus de vingt ans”, explique le lauréat Mawlolo Roger Lasmothey, “très heureux” de se relier à Senghor qui, dit-il, aime son ethnie, sa langue, son pays et son continent.
“J’ai saisi l’occasion de ce concours pour dire ce que je pense de Senghor, mais surtout faire le lien avec mes origines, mon village d’Agou région sud-ouest du Togo et Mbind Diogoye”, a-t-il ajouté.

Le lauréat Maodo Malick Diouf, étudiant en master 2 juriste-conseil d’entreprise à l’Université Amadou Hampâté Ba, adepte de la lecture et de la littérature, s’est inspiré de la manière dont écrivait Senghor.
Il dit avoir voulu parler ”de ce monde qui nous dépasse alors que le temps ne nous appartient pas”, dans son poème ”Jusqu’aux confins des étoiles”.
En plus d’un certificat de participation, les lauréats ont reçu un lot d’ouvrages comme récompense.
La Fondation Léopold Sédar Senghor a aussi délivré des certificats de reconnaissance à des personnalités ayant rendu service à l’institution et à la revue Ethiopiques, dont le président de son conseil d’administration, Moustapha Niass.
Le philosophe Abdoulaye Elimane Kane, l’ancien conseiller culturel de Senghor et membre fondateur de la fondation, le Français Gérard Bosio, les professeurs Bassirou Dieng et l’ancien directeur de la rédaction de Ethiopique Raphaël Ndiaye, décédés, ont reçu des certificats de reconnaissance à titre posthume pour les deux derniers.
Il y a aussi Amadou Lamine Sall, Moustapha Tambadou, Makhaly Gassama, Hélène Diédhiou, le professeur Amadou Ly, actuel directeur de publication de la revue Ethiopiques, le professeur Mamadou Ba, Cheikh Sakho, et d’autres personnalités.
FKS/SBS/BK

