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Dakar, 6 mai (APS) – Le conclave, un mot dérivé du latin signifiant littéralement ‘’fermé à clé’’, désigne la réunion du collège de cardinaux électeurs chargés de voter pour le choix du nouveau chef de l’église catholique romaine.
L’origine du déroulement de cette assemblée remonte au 13e siècle. En effet, en 1268, les cardinaux sont convoqués pour trouver un successeur à Clément IV. Réunis dans la ville de Viterbe, à environ 70 kilomètres au nord de Rome, les dix-neuf électeurs ne réussissent pas à s’entendre. La période de ‘’sede vacante’’ ou siège vacant tire en longueur et dure deux ans et huit mois. De guerre lasse, les habitants de la cité décident, en 1270, d’enfermer les religieux dans une salle fermée à clé (cum clave, en latin), sans toit, à la merci des intempéries.
Pour accentuer la pression sur les cardinaux électeurs, ils leur imposent un régime au pain et à l’eau. C’est à la suite de cette pression des fidèles que le conclave le plus long de l’histoire de l’élection d’un pape arrive enfin à son terme avec l’élection de Grégoire X. En comparaison, l’élection la plus rapide a été celle de Pie XII, qui a duré moins de 24 heures, entre le 1er et le 2 mars 1939. Le pape François a, lui, été désigné en deux jours.
Pour la succession du défunt chef de l’église catholique de Rome, décédé le 21 avril dernier, à l’âge de 88 ans, 133 cardinaux, âgés de moins de 80 ans, se réunissent à partir du mercredi, 7 mai, à la chapelle Sixtine, au Vatican, pour choisir parmi la quinzaine de ‘’papbili’’ les plus en vue.
Le scrutin peut durer plusieurs jours, les cardinaux électeurs ayant jusqu’au 11 mai pour élire le nouveau pape.
Auparavant, un premier scrutin, une sorte de prise de température, aura lieu dans l’après-midi du 7 mai. D’après les textes du Vatican, il faut deux tiers des voix des 133 cardinaux pour que l’élection du nouveau pape soit validée.
Le lendemain, jeudi 8 mai, les cardinaux se réuniront jusqu’à quatre fois par jour, à raison de deux scrutins à bulletin secret le matin – entre 9 h 30 et 12 heures environ –, et deux au cours de l’après-midi, jusqu’à 19 heures.
Au moment de déposer son bulletin dans l’urne sur l’autel de la Chapelle Sixtine, le votant prononce le serment suivant : ‘’Je prends à témoin le Christ Seigneur, qui me jugera, que je donne ma voix à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu’’.
Le processus va se dérouler ainsi jusqu’à ce que la fumée des bulletins de vote brulés par le Camerlingue soit blanche et s’échappe de la cheminée sur le toit de la chapelle Sixtine, signifiant qu’un nouveau pape vient d’être élu. Cette étape est aussitôt suivie de la proclamation de la célèbre phrase : ‘’Habemus papam’’ (Nous avons un pape, en latin) annonçant urbi et orbi le nom du nouveau souverain pontife.
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