Dakar, 19 mars (APS) – Universitaire et chercheur, Cheikh Tidiane Dièye a longtemps milité dans les mouvements sensibles à la doctrine tiers-mondiste et dans les plateformes citoyennes, avant de se frayer un chemin vers la politique, en devenant, pour la présidentielle du 24 mars, une des voix du projet de Pastef, le parti dissous de l’opposant Ousmane Sonko.

Présenté comme l’un des plans de substitution à la candidature avortée du leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), il met naturellement à profit son temps d’antenne au journal de la campagne électorale diffusé quotidiennement sur la télévision publique, la RTS, pour expliquer le programme du candidat de cette formation politique dissoute, Bassirou Diomaye Faye.

Natif de Ziguinchor, au sud du pays, Cheikh Tidiane Dièye, 52 ans, est crédité d’un bon parcours académique et professionnel.

Le sociologue du développement a notamment a obtenu une maîtrise dans cette discipline à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord), deuxième établissement d’enseignement supérieur créé au début des années 1990.

Il a ensuite décroché son doctorat à l’Institut des hautes études internationales et du développement de Genève, en Suisse. 

C’est aussi à Genève qu’il va débuter sa carrière professionnelle, plus précisément au Centre international pour le commerce et le développement durable, avant de rejoindre l’ONG Enda Tiers-Monde à Dakar en 2002.

Au sein de cette organisation il coordonnait les programmes sur le commerce et les négociations commerciales internationales.

Alliant parfaitement ses activités professionnelles et celles politiques, Cheikh Tidiane Dièye fonde, en 2012, le Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (CACID) dont il est le directeur exécutif. Egalement responsable de la formation politique “Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg”, il s’était fait connaitre pour son combat contre le régime de l’ancien président Abdoulaye Wade.

Vice-président et rapporteur de la commission valeurs, éthiques et questions sociétales des Assises nationales en 2008, M. Dièye s’était retrouvé à la pointe de la lutte contre la volonté du président Abdoulaye Wade (2011-2012) de briguer un troisième mandat, projet que combattait le Mouvement du 23 juin (M23) dont il fut un des membres actifs.

De nature calme et mesurée, Cheikh Tidiane Dièye s’illustre surtout sur le terrain de la lutte citoyenne pour la bonne gouvernance, l’intégration des peuples africains et la place de l’Afrique dans le commerce mondial.

Il a consacré une bonne partie de sa carrière à défendre le développement du continent africain aussi bien dans le monde académique que sur la scène politique.

Se considérant comme un universitaire, il a enseigné dans de nombreux établissements d’enseignement supérieur au Sénégal et à l’étranger, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, principalement, mais aussi à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, à l’Université Felix Houphouët-Boigny d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et à la Trade Capacity Building and Training Centre (TRAPCA), à Arusha, en Tanzanie.

Il a été pendant 18 ans, directeur des cours à l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et enseignant à l’Institut des Nations unies pour le développement économique et la planification (IDEP), basé à Dakar.

Cheikh Tidiane Dièye a aussi enseigné à l’Institut de la Francophonie de l’Université de Lyon 3, en France, et à l’Université internationale de Rabat, au Maroc. Il est aussi régulièrement professeur-invité à l’École d’été de l’Université du Québec à Montréal, au Canada.

Membre de plusieurs comités techniques d’institutions internationales comme la CEDEAO, l’Union africaine, la Banque africaine de développement, l’Organisation internationale de la francophonie, Cheikh Tidiane Dièye jouit d’une expertise reconnue dans le domaine du commerce et des négociations internationales, de l’intégration régionale, de la coopération internationale, des relations Nord-Sud et Sud-Sud, du développement durable et de la bonne gouvernance.

Le statut de membre fondateur et coordinateur de plusieurs mouvements citoyens et plateformes politiques indépendantes, légitime la position de cette figure politique écoutée au sein de l’opposition.

Il est décrit par ses proches et ses pairs comme une “personne intègre, respectueuse des valeurs républicaines et de la bonne gouvernance”.

Le sociologue du développement a dirigé de nombreux travaux de recherches.

Il est aussi l’auteur de plusieurs dizaines d’articles et d’ouvrages. Il s’intéresse beaucoup aux questions de gouvernance et de redevabilité.

“La corruption bureaucratique au Sénégal”, est l’une de ses publications sur le sujet paru en 2019.

MTN/AKS/SMD/BK

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