SENEGAL-ECONOMIE-STRATEGIES
Dakar, 1er août (APS) – Le Premier ministre, Ousmane Sonko, s’apprête à présenter, vendredi 1er août, un plan de redressement économique et social appelé ‘’Jubbanti Koom’’, un exercice à la fois stratégique et communicationnel, qui s’inscrit dans une tradition sénégalaise de plans économiques.
Depuis la fin des années 1970, le Sénégal a connu plusieurs programmes et réformes majeurs, dont certains ont profondément impacté la trajectoire sociale et économique du pays.
Parmi les plus notables figure le plan de stabilisation à court terme (1979-1980), qui a ouvert la voie au plan de redressement économique et financier mis en œuvre entre 1980 et 1985. Dans un article publié en 1992 par la revue Politique africaine (n°45) et intitulé ‘’La crise de l’ajustement’’, le professeur Makhtar Diouf analyse en détail les mesures contenues dans ce plan. Il y évoque notamment l’introduction de la taxe sur la valeur ajoutée et la simplification du régime douanier, avec une augmentation des taux, ainsi que la réduction des dépenses de fonctionnement, une mesure assortie d’une volonté affirmée de limiter le recours de l’État aux emprunts extérieurs.
Le plan de redressement économique et financier appelé PREF a marqué les esprits par son inscription dans le cadre plus large des programmes d’ajustement structurel pilotés à l’époque par les institutions financières internationales – dont le Fonds monétaire international et la Banque mondiale -, qui ont dominé certaines économies africaines. Il comportait trois volets principaux, dont des mesures drastiques d’assainissement des finances publiques. Parmi celles-ci figuraient la fermeture de 23 ambassades et représentations consulaires, la réduction de 40 % des dépenses en carburant et du parc automobile de l’État, ainsi que la diminution de 150 postes d’assistance technique française, renseigne M. Diouf.
Ces mesures ont eu des répercussions sociales notables, dont la suppression des subventions sur les produits de première nécessité, ce qui a entraîné d’importantes hausses des prix en février 1980 et août 1983, ou encore la fermeture des internats des établissements secondaires, selon l’ancien chercheur de l’Institut fondamental d’Afrique noire, qui est rattaché à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.
Le plan d’urgence de 1992-1993, plus connu sous le nom de plan Sakho-Loum, les noms de ses auteurs, Pape Ousmane Sakho et Mamadou Lamine Loum, ministres du Budget et de l’Économie et des Finances, est aussi passé à la postérité. Ce document d’orientation stratégique s’est imposé dans un contexte délicat, qui a précédé la dévaluation du franc CFA survenue en 1994. Il a servi de toile de fond à la première alternance politique du pays, en mars 2000.
Le Plan Sénégal émergent (PSE), une réécriture du Yoonu Yokkute, programme de gouvernement de Macky Sall, a lui aussi fait son bonhomme de chemin. Il avait pour horizon 2035.
Les dirigeants actuels du pays, au pouvoir depuis le début du deuxième trimestre de 2024, ont eux aussi leur plan à eux : Sénégal 2050. Il est en vigueur depuis octobre dernier.
SMD/HK/ESF