SENEGAL-MAROC-SOCIETE
Dakar, 26 juil (APS) – Les relations entre le Royaume du Maroc et la République du Sénégal puisent une partie de leur profondeur dans un socle spirituel commun qui gagnerait à être valorisé en vue d’en faire un levier de développement socio-économique, a souligné samedi à Dakar l’ambassadeur marocain au Sénégal, Hassan Naciri.
‘’Les relations entre le Maroc et le Sénégal puisent une partie de leur profondeur dans un socle spirituel commun, fondé sur l’islam sunnite modéré, le rite malékite et l’attachement à la voie soufie’’, a-t-il déclaré à l’APS.
S’exprimant lors d’un entretien accordé à l’agence publique d’information du Sénégal, à quatre jours de la célébration de la Fête du trône dans son pays, le diplomate a répété que les liens confrériques ont façonné une proximité religieuse et humaine qui dépasse les cadres institutionnels et irrigue la relation bilatérale de confiance et de respect mutuel.
‘’Ce capital spirituel constitue un atout considérable qu’il convient aujourd’hui de valoriser davantage comme levier de développement socio-économique’’, a martelé Hassan Naciri.
Il a, à ce sujet, listé quelques pistes pouvant être envisagées, soulignant par exemple la nécessité de développer le tourisme spirituel, à travers l’organisation de circuits culturels autour des lieux saints, des zawiyas et des grandes figures de la spiritualité partagée.
Le diplomate a également préconisé un renforcement des échanges dans le domaine de la formation religieuse, en s’appuyant notamment sur les institutions marocaines comme la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains et l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams, qui accueille déjà de nombreux étudiants sénégalais.
M. Naciri a proposé un ”renforcement de la coopération dans l’édition, la traduction et la diffusion du savoir religieux, pour promouvoir les valeurs de paix, de tolérance et de vivre-ensemble”.
L’ambassadeur du Maroc a en même temps préconisé un accroissement du soutien à des projets de développement communautaire portés par des acteurs religieux, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la cohésion sociale.
‘’Il ne s’agit pas de dénaturer ce lien spirituel, mais de lui offrir un prolongement concret au service des sociétés. Le Maroc et le Sénégal partagent une vision d’un islam éclairé et enraciné dans les valeurs africaines’’, a-t-il fait valoir.
Pour le diplomate marocain, une mobilisation de cette ‘’richesse immatérielle’’, permettrait d’en faire un ‘’moteur de prospérité partagée et de stabilité durable’’.
AKS/ASG