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Ziguinchor, 15 oct (APS) – Des représentants d’organisations internationales, de l’administration territoriale et de la société civile ont salué, mardi à Ziguinchor (sud), les acquis de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, appelant à une implication accrue des femmes dans la consolidation d’une paix durable en Casamance.
Cet appel a été lancé lors d’un panel organisé à l’occasion de la commémoration du 25ᵉ anniversaire de cette résolution historique.
La rencontre a été initiée par la Fondation Konrad Adenauer, en partenariat avec la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC).
La résolution adoptée le 31 octobre 2000 marque une étape décisive dans la reconnaissance du rôle central des femmes dans la prévention des conflits, la médiation, la reconstruction post-conflit et la consolidation de la paix, a rappelé Mariama Diallo, représentante du gouverneur de la région de Ziguinchor.
“La paix ne se décrète pas. Elle se construit avec toutes les composantes de la société. Ici, en Casamance, les femmes ont été au cœur des dynamiques de réconciliation depuis des décennies “, a-t-elle souligné.
Elle a salué la synergie d’actions entre les services techniques de l’État, les collectivités territoriales, les partenaires techniques et financiers ainsi que les organisations féminines, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité.
La cérémonie a également été marquée par la présentation officielle du manuel “Filles, connaissez vos droits”, un outil pédagogique destiné à sensibiliser les jeunes filles sur leurs droits fondamentaux et leur rôle au sein de la société.
“Cet outil est une arme de connaissance et d’émancipation. Il permettra aux filles de comprendre et de défendre leurs droits, et de participer activement aux décisions qui engagent leur avenir “, a indiqué Mme Diallo.

Seydou Kébé, représentant de la Fondation Konrad Adenauer, a salué le partenariat établi avec la plateforme, affirmant que le programme pour la promotion de l’État de droit en Afrique subsaharienne vise à renforcer les dynamiques locales de paix et de gouvernance inclusive.
“Travailler avec la plateforme sur la résolution 1325, c’est investir dans un engagement crédible, enraciné et inspirant “, a-t-il déclaré, tout en remerciant les autorités administratives, religieuses et locales présentes au panel.
De son côté, Ndèye Marie Diédhiou Thiam, présidente de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, est revenue sur le rôle pionnier de son organisation dans la vulgarisation de la résolution 1325.
Elle a notamment évoqué la traduction de cette résolution en langues locales, accompagnées de formations communautaires, et d’initiatives citoyennes menées lors des élections présidentielles de 2012, 2019 et 2024.
“La résolution 1325 a permis de légitimer et de structurer l’engagement des femmes dans le processus de paix en Casamance “, a-t-elle affirmé.
Elle a évoqué les rencontres directes avec les factions du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion) menées souvent de manière informelle mais ayant abouti à des résultats concrets, ainsi que les dialogues transfrontaliers organisés dans le cadre du Forum des femmes de l’espace Sénégal–Gambie–Guinée-Bissau.

Mme Thiam a tenu à adresser un message de reconnaissance aux forces de défense et de sécurité, qualifiées de “partenaires stratégiques” dans l’accompagnement des actions de terrain.
“Vous êtes avec nous sur le terrain, au quotidien. Merci pour le travail que vous faites aux côtés des communautés “, a-t-elle lancé.
Tous les intervenants ont souligné que la participation pleine et entière des femmes est indispensable à la consolidation de la paix et à un développement durable en Casamance.
“Les femmes ne doivent plus être de simples bénéficiaires de la paix, mais des actrices à part entière de sa construction”, a conclu la représentante du gouverneur, Mariama Diallo.

MNF/ASB/MTN

