SENEGAL-AFRIQUE-SANTE
De l’envoyée spéciale de l’APS : Ndèye Suzanne Sy
Nairobi (Kenya), 18 juin (APS) – Un professeur en santé international à l’université Johns Hopkins basée aux Etats-Unis, Agbessi Amouzou, a souligné la nécessité de rapprocher les analystes de données sanitaires des décideurs politiques, afin de réussir une bonne appropriation desdites données et leur mise en œuvre dans les interventions publiques.
“En rapprochant les analystes et les techniciens des décideurs avec les leaderships, nous pensons que c’est une manière très efficace pour eux de s’approprier ces données, de s’approprier ces résultats et de pouvoir les mettre en œuvre”, a déclaré M. Amouzou, par ailleurs membre du bureau exécutif de l’initiative “Countdown 2030”.
Il prenait part à la rencontre annuelle des pays Countdown 2025, mercredi à Nairobi, au Kenya, une conférence visant à capitaliser les acquis et à tirer les leçons de l’édition 2024, en intégrant de nouvelles approches et outils d’analyse de données.
Elle porte sur le thème “Produire des statistiques sanitaires fiables aux niveaux national et infranational”.
“Ils interprètent les données parce qu’ils connaissent mieux la mise en œuvre de programmes, ils connaissent les manquements et les diversités, les inégalités d’un pays. Ils peuvent mieux interpréter”, a-t-il expliqué en parlant des analystes.
De l’avis de cet universitaire, si les décideurs “s’approprient ces résultats-là, ils peuvent agir là-dessus”. “Donc, déjà, nous, on est un peu derrière, en train de les appuyer”.
Agbessi Amouzou assure que des “progrès” sont en train d’être réalisés dans ce domaine, même s’il reste encore “beaucoup à faire”. “On a encore beaucoup de pain sur la planche”, a-t-il dit.
En analysant les indicateurs de santé, il note que “l’Afrique a fait d’énormes progrès en matière de réduction de la mortalité, maternelle, néonatale, infantile”, mais également en termes de “renforcement du système de santé”, même s’il existe “encore des écarts”.
M. Amouzou a indiqué ces écarts concernent la couverture vaccinale, mais surtout les soins maternels et infantiles, ajoutant que les niveaux de mortalité sont “assez élevés”.
Une situation qui s’explique, selon l’universitaire, par le fait que “la plupart de nos pays, si on se met dans le contexte des Objectifs de développement durable, ne sont pas encore sur la droite ligne pour atteindre ces objectifs”.
D’où l’importance, selon lui, d’analyser les données permettant d'”utiliser les résultats pour évaluer les plans quinquennaux, les plans nationaux de santé, de manière à permettre au pays de voir les écarts et de voir comment est-ce qu’on peut accélérer le progrès vers ces objectifs-là”.
Concernant l’échéance fixée aux pays concernés pour l’atteinte des Objectifs de développement durable en matière de santé, ce spécialiste estime que “cela va demander encore des accélérations et beaucoup d’efforts”.
“Probablement que plusieurs pays ne pourront pas atteindre ces objectifs. Mais l’objectif derrière l’Objectif du développement durable aussi, c’est de pousser ces pays-là à faire l’effort pour accélérer la réduction de la mortalité, le bien-être en matière de santé, entre autres”.
“Nous voulons voir que les gouvernants, les décideurs politiques s’impliquent davantage, s’engagent davantage pour accélérer le progrès”, a-t-il conclu.
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