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Dakar, 13 oct (APS) – Les interventions des forces de l’ordre doivent se faire “dans le respect des normes” en vigueur en matière de droits de l’homme, a déclaré, lundi, à Dakar, la directrice générale de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Amsatou Sow Sidibé, soulignant la nécessité, pour la police, d’apporter des réponses “à la fois efficaces et respectueuses des droits fondamentaux de la personne humaine”.
“Il est essentiel que la police puisse apporter des réponses à la fois efficaces et respectueuses des droits fondamentaux de la personne humaine”, a-t-elle dit, en présidant l’atelier de renforcement des capacités des formateurs de la police sur les droits humains et la protection des enfants.
Cet atelier, “plus qu’une simple session pédagogique, s’inscrit dans une dynamique essentielle de transformation vers l’installation d’une culture des droits humains”, a déclaré Mme Sidibé.
Les policiers peuvent faire usage de la force de manière proportionnée “uniquement lorsque cela se justifie”, en veillant à adapter leurs interventions à l’évolution de la situation”, dit-elle.
“Tout doit se faire dans le respect des normes internationales, régionales et nationales des droits de l’homme”, a-t-elle souligné, rappelant que la confiance entre la population et les forces de l’ordre est “primordiale pour préserver la paix sociale et garantir la cohésion nationale”.
Mme Sidibé a par ailleurs salué le rôle déterminant des formateurs dans la préparation d’un personnel de police accompli”, alliant compétence professionnelle et protection des droits fondamentaux.
“Les deux doivent aller de pair”, a-t-elle soutenu, invitant les participants à “contribuer à la culture du respect des droits humains au sein de la police”.
Elle a encouragé les échanges et l’innovation pédagogique lors de cet atelier qui constitue, selon elle, “une étape significative dans la dynamique d’excellence de la police nationale”.
La présidente de la Commission nationale des droits de l’homme a indiqué que ces formations concernent toutes les forces de sécurité.
“Nous formons aujourd’hui la police, demain ce sera la gendarmerie, ensuite les forces militaires”, a-t-elle dit, ajoutant que la CNDH dispose de mécanismes de suivi et d’évaluation des compétences acquises.
En cas de manquement constaté, a-t-elle précisé, la CNDH formule des recommandations à l’endroit des autorités concernées, y compris le président de la République, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale.
Mme Sidibé a rappelé les grands principes des droits humains qui fondent ces formations dont l’universalité, la non-discrimination, l’indivisibilité et l’interdépendance entre droits humains, démocratie, développement et paix. Des questions au cœur de la formation des formateurs de la police.
La formation intègre également un module sur la prise en charge psychosociale et les techniques d’écoute et d’accueil.
Elle a également insisté sur la protection des enfants, soulignant qu’ils “constituent la catégorie de personnes qui souffrent le plus des violations de leurs droits”.
Selon elle, la police doit jouer “un rôle majeur” pour prévenir les violences, les enlèvements et l’errance des enfants dans les rues.
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