Afrique subsaharienne : huit enfants sur dix commencent l’apprentissage scolaire via une langue étrangère (responsable)
Afrique subsaharienne : huit enfants sur dix commencent l’apprentissage scolaire via une langue étrangère (responsable)

SENEGAL-AFRIQUE-EDUCATION

Dakar, 8 juil (APS) – Huit sur dix enfants, en Afrique subsaharienne, commencent les apprentissages scolaires dans une langue étrangère, a indiqué, mardi, le chef du secteur Education du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, Guillaume Husson.

”Huit enfants sur dix en Afrique subsaharienne commencent l’apprentissage à l’école dans une langue qui leur est étrangère, puisque cette langue est soit le français, soit l’anglais, soit le portugais, en fonction des différentes zones linguistiques en Afrique et même espagnole”, a déclaré M. Husson.

Il s’exprimait mardi, à Dakar, lors d’un colloque international organisé par l’institut de la francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF), avec l’appui du ministère de l’Éducation nationale, sur le thème : ”Multilinguisme et diversité à l’école : regards croisés entre recherche, pratique et institutions”.

L’UNESCO promeut l’intégration des langues nationales comme médium d’enseignement parce que la recherche internationale et les différentes expérimentations sur le sujet montrent que les élèves ont de bien meilleurs résultats d’apprentissage lorsqu’ils apprennent dans leur première langue, a t-il souligné.

Guillaume Husson estime que le défi du budget ne doit pas être un frein car,” en réalité, lorsque les enfants apprennent mieux, ils redoublent moins, ils abandonnent moins l’école, et au final, ce sont des coûts en moins pour l’éducation”.

”Il y a un coût pour intégrer le bilinguisme et le plurilinguisme à l’école, mais au final, ce coût est diminué par une efficacité interne du système qui est bien meilleure”, a t-il dit.

Selon lui, plus les individus vont loin dans leur parcours scolaire, plus ils participent au développement économique et au développement social du pays. ”Et donc, on a des bénéfices directs pour le pays”, estime Husson.

Il a évoqué le défié lié au recrutement, à la formation et au déploiement des enseignants, soulignant qu’on ne peut pas envoyer un enseignant dans une école dans laquelle il ne maîtrise pas la langue du village, du département ou de la région.

Mona Laroussi, directrice de l’IFEF, a pour sa part fait noter que le multilinguisme à l’école n’est pas seulement une question de communication : c’est un choix pédagogique et scientifique qui favorise l’inclusion, l’équité et la qualité de l’éducation.

”Ce colloque est l’occasion de réunir la communauté éducative autour d’une conviction forte, celle qui place chaque langue maternelle comme une richesse, un levier pour l’apprentissage et la réussite de tous les élèves”, dit-elle

AFD/OID/SKS/AB

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