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Ziguinchor, 3 avr (APS) – Le Centre médical interarmées (CMIA) du cinquième bataillon de Ziguinchor (sud) accueille beaucoup de patients, et pas seulement les militaires et leurs familles. Parmi ceux qui fréquentent cet établissement médical géré par les militaires, figurent, en effet, beaucoup de civils, qui justifient leur choix de se faire précisément soigner ici et non dans les hôpitaux et centres de soins ordinaires pour plusieurs raisons.
Il est neuf heures passées dans le CMIA, sis dans le camp militaire colonel Georges Boissy, qui abrite le cinquième bataillon d’infanterie de Ziguinchor, à la cité Somivat, sur la route 54. Le grand portail franchi, un des militaires de garde accueille le visiteur avec le sourire. Après les formalités de sécurité d’usage, il indique du doigt le Centre médical interarmées, où s’est déjà formé une longue file d’attente. Dehors, un va-et-vient incessant de taxis qui déposent des patients venus à leur rendez-vous médical. A quelques jours de la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance, le CMIA ne désemplit pas.
Et pour cause, il offre plusieurs services et spécialités : la médecine générale, des soins infirmiers, des hospitalisations, etc. Les patients, nombreux, s’y pressent qui, pour des analyses au laboratoire, qui pour des examens de radiologie numérisée, d’échographie, d’urologie ou encore une consultation spécialisée en ORL, gynécologie, cardiologie, dentaire, des consultations prénatales, etc. Le centre médical abrite également une pharmacie.
Un choix de raison et de coeur
Pour tous ces patients, l’environnement favorable, l’accueil, le professionnalisme, la rigueur dans la discipline, la confiance et le soutien psychologique du personnel médical, entre autres, guident les raisons de leur choix porté sur le Centre médical inter-armée de Ziguinchor, pour se faire soigner.
Coumba Seydi, habitant au quartier Belfort, se plaint de douleurs vertébrales. Elle se rend dans cet hôpital militaire à chaque fois que de besoin, de même que ses frères et sœurs, accompagnés, parfois par leur papa.
‘’Je suis venue ici pour une séance de kinésithérapie. Je ressens des douleurs qui me font extrêmement mal à la colonne vertébrale, mais depuis que j’ai commencé le traitement ici, je me sens beaucoup mieux’’, se réjouit-elle.
Awa Nganly, elle, la trentaine, accompagne sa petite sœur atteinte de grippe. Elle est impressionnée par la disponibilité et la sollicitude des militaires-soignants.
”Les militaires accueillent les patients de la plus belle manière. Ils sont disponibles. Je suis tranquille et soulagée à chaque fois que j’amène un malade ici ou quand je viens ici en tant que patiente’’, dit-elle.
Marieme Goudiaby se remémore du soir où elle a souffert de grippe. Elle dit avoir été séduite par l’accueil et l’assistance dont elle a bénéficié quand elle a été évacuée vers une heure du matin à l’infirmerie du camp militaire de Ziguinchor. Ayant recouvré la santé depuis, elle exprime sa reconnaissance en ces termes : ‘’tant que je suis en vie, je resterai toujours fidèle à ce centre médical des armées’’, au cas où elle tomberait malade.
Dans le couloir d’attente, Sidy Diémé, mécanicien, a le pied enflé par une plaie qu’il a négligée, dit-il. En attendant son tour, il dit avoir noté une assistance et une rigueur des soignants du centre médical militaire à nul autre pareil sont plus constatées.
‘’J’ai blessé par un objet en fer. Alors, j’ai décidé de venir jusqu’ici pour me soigner, connaissant le professionnalisme et l’expertise dont les militaires font montre dans les soins prodigués aux patients”, témoigne-t-il.
Prix abordables des médicaments et diligence dans les soins
Si certains se réjouissent de la qualité des soins, d’autres louent les prix abordables des médicaments disponibles à la pharmacie du CMIA.
‘’Ces militaires sont tout simplement extraordinaires. Non seulement ils vous accueillent bien, mais également les ordonnances prescrites ne sont excessives, comparé à ce qu’on peut voir dans les établissements médicaux dits civils. Ce centre est un +dimbeul ndiabott+ (qui propose des prix subventionnés)’’, fait savoir Sophia Ndiaye, une patiente.
Catherine Mané, la soixantaine, acquiesce. ‘’Ici, on est bien accueilli et bien soigné. Dès que l’on arrive dans le centre, on a l’impression que sa maladie est déjà guérie à 50%’’, dit cette dame qui a l’habitude de se faire soigner au CMIA, dès qu’elle souffre d’une pathologie.
‘’Je ne connais rien des hôpitaux, puisque je trouve entière satisfaction ici’’, ajoute-t-elle, d’autant plus que ‘’le ticket de consultation est moins cher’’.
En plus, confie Catherine Mané, ‘’les résultats des analyses rapidement disponibles. Ce qui est vraiment super !’’, s’enthousiasme Catherine Mané qui, depuis la première fois qu’elle s’est fait soigner dans un établissement médical militaire, en 1980, s’y rend au moindre bobo.
C’est qu’en effet, ‘’au centre médical interarmées, quand il y a urgence, les soignants s’occupent du patient avant de parler d’argent et de frais à payer’’.
Des militaires aux petits soins de jour comme de nuit
Pour Moussa Diémé, ‘’c’est l’accueil qui fait la différence entre le Centre médical interarmées et les autres structures sanitaires publiques de Ziguinchor’’.
‘’Au niveau des hôpitaux, les patients sont négligés, alors qu’ici, ils sont accueillis correctement. Le personnel les conseille, les oriente et s’occupe bien d’eux’’, reconnaît celui qui dit fréquenter les camps militaires depuis 1978.
“Il faut oser le dire : les hôpitaux sont à l’image du pays. Or, dans les centres médicaux militaires, les soignants sont disciplinés et font le travail correctement’’.
Au CMIA du cinquième bataillon de Ziguinchor, les patients continuent d’affluer même le soir. Rencontrée à la porte du laboratoire d’analyses, Ibrahima Diédhiou, un civil originaire de Bignona, exprime sa satisfaction sur la manière dont les blouses blanches militaires s’acquittent de leur mission.
“J’habite à Bignona, mais à chaque fois que je ne me sens pas bien, c’est ici que je me fais soigner. Les militaires savent comment apaiser les patients. Ils se familiarisent avec eux afin de les assister moralement, physiquement et parfois même financièrement quand il le faut”, déclare-t-il.
Accueil et soins exécutés avec professionnalisme et bienveillance, les patients qui préfèrent se faire soigner au CMIA ne tarissent pas d’éloges pour exprimer leur satisfaction en direction des militaires soignants, qui s’acquittent de leur tâche, tel un sacerdoce, de jour comme de nuit.
MNF/ABB/OID