A Touba, l’ONAS renforce son dispositif de gestion des eaux pluviales
A Touba, l’ONAS renforce son dispositif de gestion des eaux pluviales

‎SENEGAL-ASSAINISSEMENT-POINT

Du correspondant de l’APS à Diourbel, Modou Sène

Touba, 29 juil (APS) – Longtemps exposée aux inondations, la ville sainte de Touba (centre) affiche aujourd’hui un visage plus serein grâce aux ouvrages d’assainissement réalisés par l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), a constaté un reporter de l’APS.

Des bassins de rétention, des stations de pompage et des systèmes de drainage ont été construits pour soulager les populations et sécuriser les principaux axes.

‎Fondée en 1887 par Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Touba, autrefois simple village perdu dans une zone aride, s’est transformée en une vaste agglomération.

Ce développement fulgurant, porté par le rayonnement spirituel de la ville, a cependant entraîné de nombreux défis, notamment la gestion des eaux pluviales lors des fortes pluies. Les infrastructures de drainage, longtemps insuffisantes, n’ont pas suivi le rythme de la croissance démographique.

‎De nouvelles infrastructures pour contrer les inondations

‎Pour faire face à cette situation, l’État du Sénégal a entrepris de vastes travaux d’assainissement. L’une des réalisations phares se trouve devant la mairie de Touba-Mosquée : une station de pompage automatique, équipée de deux électropompes de 300 m³/h et d’une autre de 500 m³/h.

‎”À partir de cette station, les eaux pluviales sont pompées vers l’exutoire, ce qui permet de maintenir la circulation fluide sur cet axe très fréquenté”, a expliqué à l’APS Moustapha Rahim Wilson, chef du service ONAS de Touba et Mbacké.

‎Depuis sa mise en service, cette station permet d’évacuer les eaux pluviales en moins de deux heures vers le site de ”Touba Ca Kanam”. ”Avant, dès qu’il pleuvait, cette route devenait impraticable pendant presque une semaine”, se souvient M. Wilson.

‎‎Keur Niang, le cœur battant du dispositif

‎Au cœur du système trône la station principale de Keur Niang, capable de centraliser 2 800 m³/h d’eaux pluviales. Pour renforcer ce dispositif, l’État a fait construire un second bassin, baptisé Keur Niang 2, doté d’une pompe de 1 700 m³/h et d’une capacité de 2 000 m³.

‎”Le bassin de Keur Niang 2 va considérablement soulager la station de Keur Niang 1 et réduire les risques d’inondation dans les zones environnantes”, indique le chef du service ONAS de Touba et Mbacké.

‎Les deux bassins de Keur Niang sont reliés à la grande station de Nguelemou par un canal, garantissant une évacuation optimale des eaux et prévenant tout débordement de la station mère.

‎Nguelemou, un ouvrage majeur

‎La station de Nguelemou, d’une capacité de 70 000 m³, joue un rôle stratégique en stockant et en régulant les eaux avant leur pompage vers l’exutoire de Keur Kab, situé à environ sept kilomètres de la ville.

‎”Nguelemou est un bassin de stockage qui permet à deux stations de pomper les eaux vers l’exutoire hors de Touba”, explique Moussa Ndiaye, chef de projet.

‎‎Les deux canaux principaux de la station reçoivent les eaux provenant de Nguiranène et de Ndamatou, alimentés par des canaux secondaires et des collecteurs desservant les quartiers environnants.

‎”Ce dispositif nous donne une capacité suffisante pour contenir les eaux pluviales et éviter les inondations”, ajoute M. Ndiaye, rappelant que ce projet, financé à hauteur de 28 milliards de francs CFA, s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de lutte contre les inondations.

A Touba, l'ONAS renforce son dispositif de gestion des eaux pluviales

Un dispositif renforcé avant le Magal

‎”Grâce à ces huit stations de pompage et aux trois bassins d’infiltration existants, nous avons considérablement réduit les risques d’inondation à Touba”, assure le chef du service ONAS de Touba et Mbacké. 

‎‎Les bassins d’infiltration jouent un rôle clé en collectant les eaux de pluie pour les infiltrer dans le sol, rechargeant ainsi les nappes phréatiques et limitant le ruissellement.

‎L’expérience de 2024, où une pluie exceptionnelle de 140 mm avait provoqué des inondations aux abords de la grande mosquée, a poussé l’ONAS à renforcer la sécurité autour de ce site stratégique.

”La station de pompage fonctionne correctement et les canaux ont été curés. Nous sommes prêts pour la saison des pluies”, rassure Moustapha Wilson.

‎La problématique des eaux usées

‎‎Malgré ces avancées, le chef de service de l’ONAS déplore la présence d’eaux usées dans le réseau pluvial, conséquence de branchements clandestins. ”Même en l’absence de pluie, nous continuons à pomper des eaux provenant de fosses septiques”, regrette-t-il, appelant les populations à collaborer avec l’ONAS.

‎Il annonce que Touba sera bientôt dotée d’un réseau spécifique pour les eaux usées, dans le cadre du projet des dix villes, dont les travaux doivent être relancés.

En prévision du grand Magal de Touba, prévu le 13 août prochain, l’ONAS affirme avoir déployé un dispositif robuste pour prévenir toute situation d’inondation dans la ville sainte.

A Touba, l'ONAS renforce son dispositif de gestion des eaux pluviales

‎MS/ASB/OID