A Kaffrine, plusieurs localités confrontées à des pénuries d’eau
A Kaffrine, plusieurs localités confrontées à des pénuries d’eau

SENEGAL-COLLECTIVITES-HYDRAULIQUE

Kaffrine, 23 avr (APS) – Plusieurs localités de la région de Kaffrine (centre) sont confrontées à des pénuries d’eau depuis quelques mois. Cette situation est causée, selon selon Maodo Malick Youm, le chef du service régional de l’Hydraulique et de l’Assainissement, par le retard du renouvellement des ouvrages et équipements hydrauliques devenus vétustes.

A Hafé Mouride, un village de la commune de Kahi, les habitants restent pendant plusieurs heures à attendre le retour de l’eau. Souvent, c’est au milieu  de la nuit qu’ils voient les premières gouttes d’eau sortir des robinets, se désole Mass Wilane, un notable du village.

‘’Cette situation fait que les familles sont obligées de veiller jusqu’à 2 ou 3 heures du matin pour avoir de l’eau. Nous vivons véritablement un calvaire, depuis bientôt trois ans’’, dit-il.

Mass Wilane souligne que l’eau dont leur village dispose n’est pas de bonne qualité, faisant savoir qu’elle est salée, et pourtant, ‘’les factures à payer sont chères’’.

‘’Nous vivons cette situation difficilement. Les femmes souffrent énormément car elles parcourent plusieurs kilomètres à la recherche de l’eau de puits. Les activités économiques qu’elles mènent dans le maraîchage sont ralenties, causant des pertes considérables’’, souligne-t-il.

Face aux pannes du forage, à la mauvaise qualité de l’eau et à la souffrance du cheptel, Mass Wilane en appelle à une solution venant de l’Etat.

A Santhie Wanar et Wanar Bou Magg, des villages de la commune de Mabo, dans le département de Birkilane, le constat est le même.

Les habitants interrogés disent attendre jusque tard dans la nuit sans avoir la moindre goutte d’eau et cela, depuis plusieurs années, explique Salif Cissé, le cœur meurtri.

Il indique que la salinisation de l’eau impacte ‘’négativement’’ la santé des populations et des animaux. ”Et nos productions agricoles, surtout les activités économiques des femmes, jadis génératrices de revenus, en prennent un sacré coup’’, ajoute-t-il.

‘’Nous sommes obligés de recourir aux pompes solaires, qui ne sont que des solutions conjoncturelles. Les femmes parcourent des kilomètres pour chercher de l’eau potable. C’est vraiment difficile’’, déplore Salif Cissé.

Les populations de Nianghène de la commune de Sagna et ses environs, vivent également le même problème.

Dans ce village du département de Malem-Hodar, les populations  sont à la recherche permanente d’eau, à cause des pénuries ‘’chroniques’’, se lamente Babacar Ndao, un notable de la zone qui dit disposer de réserves d’eau dans des bidons qu’il conserve précieusement.

‘’Nous n’avons qu’un seul forage et l’eau n’est pas suffisante. Nous lançons un appel au ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, pour qu’il nous aide, parce que nous souffrons. Si on avait des camions-citernes pour l’approvisionnement des populations, ce serait une très bonne chose’’, plaide-t-il.

Dans le département de Koungheul, l’accès à l’eau potable reste quasiment d’une arlésienne, particulièrement en milieu rural.

‘’Aujourd’hui encore, dans plusieurs localités des zones rurales du département de Koungheul, les habitants sont contraints de recourir à l’eau des puits, souvent sans précaution sanitaire, s’exposant ainsi à des risques de maladies hydriques et sanitaires majeures’’, fait observer le journaliste Matar Sarr, directeur du site d’informations, Xibaru Bambouck de Koungheul.

Selon lui, les forages tombent régulièrement en panne, avec un réseau hydraulique vieillissant ou sous-dimensionné, limitant ainsi la distribution dans des zones qui restent complètement dépourvues d’eau potable.

Face à cette situation, la population manifeste une ‘’vive inquiétude’’, d’autant plus que ‘’l’eau est un besoin vital qui conditionne la santé, l’éducation, l’agriculture et la paix sociale’’, dit-il.

Des habitants de ces localités de la région de Kaffrine interrogés proposent la mise en service de la station d’épuration de Koungheul, la réhabilitation et la sécurisation des puits traditionnels existants, la remise en état des puits existants. Ils estiment que cela permettrait d’assurer la qualité de l’eau grâce à des dispositifs de filtration et de désinfection.

Ils plaident également pour le renouvellement des réseaux défectueux ou sous-dimensionnés et l’adduction d’eau dans les localités non desservies.

Maodo Malick Youm, chef du service régional de l’Hydraulique et de l’assainissement précise, de son côté, que le manque d’eau dans plusieurs localités est lié au déficit en couverture complète de source d’eau en quantité suffisante. Il a aussi évoqué un problème d’exploitation et de production de certains ouvrages auquel fait face le délégataire de service public Flex Eau.

‘’On constate véritablement un retard dans le renouvellement des ouvrages et équipements hydrauliques qui impactent négativement la bonne production, justifiant, par ailleurs, le manque d’eau dans certaines localités. Il faut également admettre que les activités liées au maraîchage accentuent le déficit en eau dans les ménages en milieu rural’’, fait remarquer M. Youm.

Il estime donc ‘’urgent’’ de réaliser d’autres forages à vocation agropastorales pour satisfaire le besoin en eau des populations.

CTS/ADE/ASB/SKS/ABB

Stay Updated!

Subscribe to get the latest blog posts, news, and updates delivered straight to your inbox.

By pressing the Sign up button, you confirm that you have read and are agreeing to our Privacy Policy and Terms of Use